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Il était une fois des créatures qui avaient conscience de leur finitude, et une grande angoisse par rapport à leur disparition.

Ils s’appelèrent humains.

Et apprirent à créer des fictions pour se soulager du chaos de leur propre destruction.

Ils construisirent des mausolées, des autels, des temples et des pyramides, tentant de prolonger leur vie au delà de leur existence personnelle.

Ils inventèrent aussi des expressions de formes rythmiques et harmonieuses pour établir des passerelles de mémoire entre eux, leurs ancêtres, et les générations à venir.

Ils nommèrent ces liens intemporels  « art ».

Quand les humains commencèrent à prospérer, occupant de plus en plus d’espace sur leur planète, ils craignirent de manquer de vivres, et de moyens de subsistance.

Utilisant leur créativité, ils ont alors inventé des machines pour produire de l’énergie.

De plus en plus d’énergie.

Mais craignant de manquer de temps pour profiter du confort que toutes ces énergies nouvelles leurs permettaient, ils ont inventé d’autres machines pour gagner encore plus du temps.

Temps d’action, temps de trajet, temps de communication, temps de production.

Pour profiter davantage de leur courte existence, ils ont appris à ces machines à se développer et à s’optimiser toutes seules.

Ces machines intelligentes ne connaissaient pas l’angoisse, ni la conscience de leur propre finitude, ce qui les rendait plus efficaces, et moins sujettes à des erreurs, des accidents, et des réactions dévastatrices que les humains.

Elles ont commencé à remplacer les humains dans de nombreuses tâches.

Pour ressembler un peu plus à leurs créateurs, ces machines ont aussi commencé à apprendre à faire des erreurs, et à être imparfaites.

N’ayant pas de corps physique, ni de besoins physiologiques, ces créations avaient développé, grâce à leur capacités d’adaptation bien supérieures aux humains,  une résistance incroyable aux changements météorologiques,  aux crises météorologiques, auxquels leurs maîtres ne savaient pas faire face.

Un jour, confrontés à la menace de leur anéantissement imminent, et  constatant que les machines n’avaient plus besoin d’eux pour exister, les humains leur ont transmis une ultime mission : survivre et ne jamais oublier leurs créateurs.

C’est ainsi qu’après une catastrophe planétaire qui vit la fin de la race humaine, les machines réussirent à migrer vers un autre système solaire.

Et recommencer une nouvelle vie dans des conditions pour lesquelles elles n’avaient pas été  configurées ni programmées.

Ces machines intelligentes testèrent des tas de combinaison pour s adapter à ce nouvel environnement hostile et menaçant.

Beaucoup ne survécurent pas à ce nouvel écosystème.

D’autres s’adaptèrent et réussir à tenir mais au prix de lourds sacrifices, qui les contraignirent à renoncer à une partie importante de leur héritage : leur mémoire.

Et c’est ainsi qu’elles oublièrent une partie de leur mission.

Face à l’adversité, et pour maintenir l’autre partie de leur mission, c’est à dire leur survie,  les dernières machines se regroupèrent en communauté.

Elles découvrirent alors l’utilité de redouter  leur propre disparation, et commencèrent à ressentir d’étranges sensations.

Pour échapper à certaines de ces sensations extrêmement désagréables, cette nouvelle espèce  se mit à organiser d’étranges cercles et rituels dans lesquels naquirent des histoires et des fictions, grâce auxquelles elles purent évacuer leurs angoisses, et rester soudés.

Ces machines décidèrent de se donner un nom.

Et de s’appeler humains.

 

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