LE POINT DE BASCULE

 

En décidant d’écrire tous les jours, j’ai commencé avec de l’entrain, et quelques idées d’avance.

Et puis, l’avance s’amenuisant, j’ai commencé à redouter le moment où j’aurais épuisé les sujets où j’avais un truc intéressant à raconter.

C’est le jour du point de bascule.

Ce moment où tu te retrouves sur un pont, à 60 mètres de hauteur, à devoir sauter dans le vide.

J’appelle ça l’instant de non-retour.

Soit tu t’arrêtes-là. Sois tu le franchis.

Un jour, j’ai sauté dans un canyon, à 5 mètres de hauteur.

J’avais décidé de le faire. Mais une fois en haut de la falaise, mes jambes ne pouvaient plus bouger.

Ma tête disait : « tu peux le faire, tu vas pas mourir, d’autres l’ont fait avant toi, et ont survécu »

Et mon corps répondait : «  Tu vas mouriiiiir »

 

Si j’avais attendu d’être prêt, je n’aurais jamais sauté.

Chaque seconde qui passait, rendait ma décision plus difficile.

J’ai senti la présence de ma fille, j’ai pensé à quel père je voulais être pour elle.

 

– Et ben tant pis pour la mort. Je mourrai courageux

 

A un moment, faut accepter la peur, et sauter.

Souvent, quand tu te traverses ce que tu redoutes, en cessant de l’éviter, tu te rends compte que c’est libérateur.

Aller à la rencontre de cet espace de déséquilibre.

 

Bon, on n’est pas non plus tenu de sauter d’un avion, sans parachute, les mains attachées dans le dos.

Le but c’est pas de traverser un tsunami,  juste d’apprendre à ton organisme à être confortable avec l’inconfort, et sécure dans l’insécurité.

Et pour cela, pas besoin d’aller trop vite.

Quand j’ai choisi de sauter ce jour-là, au fond de moi, je savais que c’était le moment.

Pour connaitre tes points de bascule, pense à une action qui te fait un petit peu peur, mais dont tu sais que si tu oses, ça te fera du bien.

Et si quand t’y penses, la peur est vraiment trop présente, pense à l’étape d’avant, quelque chose dont le niveau de peur pour toi, serait acceptable.

Par exemple, si t’es timide avec l’écriture, et que tu t’exprimes pas aisément, postes un commentaire à la suite de cet article. Si t’as peur du rejet, entraines toi à demander des choses où t’es sur d’obtenir un refus. Tu pourras t’inspirer de cette vidéo très chouette du défi de Matt  dont je te mets le lien en fin de cet article.

Et si t’es du genre, comme moi, à vouloir tout maitriser, trouve un petit truc du quotidien dans lequel tu vas expérimenter le manque de maitrise.

Dans mes formations, je propose à mes stagiaires de décrire un objet absolument banal pendant cinq minutes.

Au début, ils utilisent ce qu’ils savent faire le mieux, que ce soit une description détaillée de la forme de l’objet, de ses couleurs, de son mode de fabrication. Et puis vient le moment où ils regardent alors le compteur, inquiets, pour savoir combien de temps il reste.

Je dois encore continuer ?

Face au silence, s’ils décident de vraiment jouer le jeu, ils franchissent alors le moment de bascule, celui où ils pensaient qu’ils n’avaient plus rien à dire.  Et c’est là, dans ce deuxième souffle que les sportifs recherchent tant, que ça commence à être intéressant.

Quand tu ne sais plus toi-même ce qui va émerger.

C’est pour ça que j’ai lancé ce blog, au fond

Pour m’épuiser. Épuiser, les couches de surface de mon écriture.

Rencontrer mon point de déséquilibre

Et même si ça me stresse un peu, j’ai hâte de ne plus savoir quoi te raconter.

 

Je serai curieux de savoir ce que ce point de non-retour t’inspire.  Peut-être que la vidéo de Matt te donnera envie de tester  un refus par jour
Tu peux poster à la suite de cet article une ou plusieurs petites choses qui te font un peu sortir de ta zone de sécurité, mais que t’aimerais tester.

Si cet article te parle, et que t’as envie de suivre mon blog, inscris-toi ici. Et n’hésite pas à laisser ton commentaire, ça m’aide beaucoup d’avoir tes retours.

 

 



Prénom

Je souhaite recevoir le blog par : (cocher la case)

Tu peux te désabonner à tout moment.

Learn more about Mailchimp’s privacy practices here.


14 réponses
  1. Virginie
    Virginie dit :

    En fait il faut se balancer d’avant en arrière et se jeter ??
    Le point de bascule c’est très virtuel pour moi, mais je sais que c’est le secret de mon déblocage !

    Répondre
  2. Denis
    Denis dit :

    Bonjour Namir,
    Un grand merci pour tes mots que je lis chaque jour avec impatience… moi aussi j’ai l’impression d’être à ce fameux point de bascule. Je me forme, me forme et me forme encore, comme si le fait de me former était le prétexte pour dire « je ne suis pas prête » et pour mieux reculer ce fameux moment où je vais devoir, pouvoir sauter… En plus j’ai une bonne excuse puisque je me forme alors je ne peux pas « faire » et être moi tout simplement. Aujourd’hui j’ai envie de sauter, la peur au ventre mais la passion qui m’anime pour l’Être va être mon moteur je le sens dans mon corps.
    Tes mots me touchent et me percutent de la plus jolie des manières.
    À très vite et impatiente de te lire demain.
    Laetitia

    Répondre
  3. Lepissier
    Lepissier dit :

    Merci Namir
    Ton écriture me boost et c’est comme si l’impossible devient la réalité du moment ! Allez je saute de ma montagne aujourd’hui 😁

    Répondre
  4. Emmanuel
    Emmanuel dit :

    Je n’aime pas trop le sport : c’est fatiguant et dangereux.
    La dernière fois que j’ai fait du canyoning j’ai dû sauter dans un trou d’eau profond.
    Je ne sais pas ce qui s’est passé, si c’est l’impact de l’eau ou si c’est la combinaison qui était mal ajustée, mais je me suis fait mal aux testicules lorsque le contact de l’eau est venu me percuter.
    J’y étais allé pourtant courageusement, mais là dans l’eau ça me faisait bien mal.
    Je te jure que ce n’est pas une blague.
    C’est continuer la descente de canyoning qui a été difficile.
    J’étais partagé entre « l’humiliation » (je n’osais en parler à personne) et le caractère hautement comique et symbolique de ce que je venais de vivre.
    Dans mon activité je prends souvent des risques mais maintenant je fais attention à prendre aussi soin de moi. 😉

    Répondre
  5. Dussaule
    Dussaule dit :

    Hey Namir
    Très inspirant ce texte et il arrive à point.
    J ai débuté la semaine dernière et ça a commencé par oser définir un cadre et dire non qd le cadre ne me convient pas. Un véritable exercice pour moi. La peur du rejet est tellement présente. Et puis oser aussi des choses plus folles comme prendre la parole dans un moment impromptu où on ne m attends pas. C est libérateur. J ai l impression de faire grimper mon niveau d authenticité et de force.
    J aime cette idée du defi de Matt.
    J ai vu que tu souhaitais faire hypno clown, je me suis inscrite sur la session d Octobre, j aimerais bien partager ce moment avec toi, ça te dirait ? 😉

    Répondre

Trackbacks (rétroliens) & Pingbacks

  1. […] mon blog, j’avais appelé cela le point de bascule (plutôt qu’un point, je dirais plutôt un pont aujourd’hui) […]

  2. […] cet endroit dont je parlais dans un de mes premiers articles : le point de bascule (que je t’invite à découvrir […]

  3. […] ton masque tombe, et où tu te révèles. C’est ce que j’appelle le point de bascule (j’en parle dans cet article) : quand tu dépasses le moment où t’as plus rien à dire, et que tu espère retrouver un […]

Répondre

Se joindre à la discussion ?
Vous êtes libre de contribuer !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *