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Parfois, quand tu écris, tu arrives à ce moment d’épuisement, de douleur, de peur ou d’ennui.

Bref, tu n’as plus envie.

Tu es devant le tunnel

Dans mon blog, j’avais appelé cela le point de bascule  (je verrais plus cela comme un pont aujourd’hui) :

quand, après avoir épuisé les sujets que tu connais, tu peux enfin rencontrer le flow qui transforme tes « je » en « nous »

Mais avant cela, il te faut traverser le tunnel.

Quitter la terre que tu connais, pour arpenter le vide et l’angoisse

n’est jamais agréable,  

même si tu sais qu’en le traversant tu trouveras ton accomplissement.

Je discutais avec une amie sage-femme récemment

 – Est-ce que naître est une souffrance ?

Lui ai-je demandé.

– Certaines naissances sont douloureuses, terrifiantes
Certains bébés meurent à la naissance,
D’autres s’étouffent avec leur cordon
D’autres pleurent d’avoir survécu à un frère ou une sœur
Mais la plupart des naissances sont une véritable joie,
une délivrance, célébrée dans un accueil extraordinaire

Voilà ce que me répondit celle qui avait accompagné des milliers de naissances

J’avais beau l’écouter, je n’arrivais pas à imaginer cette traversée du tunnel comme un moment de joie.

Peut-être à cause de mon histoire personnelle.

Est-ce que nous devons forcément passer par la souffrance pour naître ou créer ?

Oui, je crois que nous n’y échapperons pas.

Et c’est sans doute cela qui nous prive de goûter au bonheur de  traverser le tunnel.

Ceux qui l’on fait savent à quel point ça valait le coup.

Le plus étonnant c’est qu’il n’y a rien d’extraordinaire de l’autre côté du tunnel.

Rien, sinon la perspective qu’il t’offre de regarder le chemin que tu as traversé, les sillons que tu as laissés,

et de constater à quel point c’était beau.

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2 réponses
  1. Valérie
    Valérie dit :

    Le tunnel qui transforme le « je » en « nous », c’est juste parfait. Ça m’évoque l’intimité et cette citation de Victor Hugo, selon laquelle « plus c’est intime, plus c’est universel ». Le tunnel, c’est le tunnel de l’intimité.
    Et pour aller là, il faut se sortir les tripes, se mettre en position de vulnérabilité. C’est pas facile, la création.
    Mais putain, ça vaut le coup.
    Je suis contente de retrouver ton écriture. Merci.

    Répondre

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