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Cher lecteur,

D’après Jeff Goins, auteur de The Art of Work, il existe cinq types de blogueurs :

  • Le blogueur artiste.
    Celui qui écrit parce qu’il aime la beauté
  • Le blogueur prophète.
    Celui qui nous révèle des vérités sur le monde, ou sur lui-même.
  • Le blogueur journaliste.
    Naturellement curieux, il se pose plein de questions, cherche des réponses en faisant un travail d’investigation, et partage ses résultats avec son public
  • Le blogueur professeur.
    Il décortique des sujets complexes, pour les rendre accessibles au lecteur.
  • Le blogueur star.
    Le type de blogueur auquel le lecteur aimerait ressembler ou rencontrer en vrai.

Quand je regarde ce que j’écris à la lumière de ces différentes catégories, j’avoue avoir du mal à me retrouver complètement dans l’une d’elles. Probablement parce que j’oscille parfois entre l’artiste, le prophète et le professeur.

Dans mon blog, je te partage surtout des expériences personnelles qui m’ont fait évoluer ou réfléchir sur ma place dans le monde, sur le sens de la vie, sur mon rapport aux autres, à travers des sujets comme la famille, la mort, la création, et l’accompagnement.

J’écris d’abord parce que j’ai besoin d’être entendu. Pour ordonner le chaos dans ma tête. Et aussi pour une raison bizarre : j’ai peur d’oublier d’où je viens. Comme si on m’avait confié la lourde mission de me souvenir, et de devoir honorer l’histoire familiale, moi, enfant de l’exil, fils d’une famille de paysans coptes de Haute-Egypte.
Et je ne sais pas  qui m’a donné ce devoir, ni s’il me convient.

Rien qu’en écrivant cela, j’ai un sentiment de tristesse et de nostalgie qui monte.

Mais si je te partage mes écrits dans mon blog, c’est aussi dans l’espoir de t’inspirer, comme j’ai moi-même été inspiré par d’autres à te défaire de tes masques. J’espère que toi aussi, un jour tu oseras te raconter dans ta singularité, et qu’ensemble, nous fassions partie de la même équipe de passeurs de relais, celle des héritiers du Grand Scribe.  

Et qu’à ton tour, un jour, tu puisses écrire, et inspirer d’autres gens à se révéler, et donner ainsi un peu plus de liberté, d’amour et d’enchantement à notre monde.

Si je devais trouver un message ou une philosophie dans mes écrits, ce serait quelque chose comme « apprends à t’accepter, et à oser être toi », c’est à dire te connaitre, être vrai, et décider de ce que tu fais avec ta peur de ne pas être aimé, avec tes tendances à te conformer aux attentes des autres pour éviter de les décevoir, ou de passer pour un connard ou une connasse à leurs yeux. Et aux tiens, par ricochet.

Même s’il y a encore des sujets que je n’ose pas encore aborder, ce blog m’aide à réfléchir sur qui je suis, à accepter mes peurs et à évoluer.

Parfois aussi, j’y partage des textes de fictions, ou des formes plus poétiques en essayant d’écrire librement. De questionner souvent. Et de penser autrement. »

Et parmi les choses qui m’aident le plus à évoluer, il y a tes retours, à toi lecteur, sur mes écrits.

 Et cela m’amène à te demander :  

Qu’est ce qui fait que tu lis mon blog ? 

Qu’est ce que ça t’apporte ? Qu’y trouves tu ?

Et je te remercie déjà de tes réponses.

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Dans la famille de ma mère, il y avait 4 sœurs : Feriel, Siham, Nabila et Enayat.

Feriel, l’aînée est morte en 2013. Dans son agonie, elle a attendu que ma mère retourne au village avant de s’éteindre. C’était un moment très mystérieux dont je parle dans cet article.

Deux ans plus tard, en 2015 ce fut le tour de Siham, ma mère.

En 2017, je me suis rendu au village au chevet de ma tante Nabila. Elle venait d’avoir 71 ans.

Toutes trois étaient morte d’un cancer à 71 ans.

Lorsque ma tante Enayat m’a dit qu’elle avait 69 ans, je n’ai pas pu m’empêcher de lui faire cette blague stupide.

– Ah, cool. Il te reste encore 2 ans…

Elle m’a insulté. On s’est marrés. Et puis voilà.

J’ai jamais trop compris pourquoi je supportais pas ma tante Enayat à mon adolescence. Pourtant elle était ma nourrice. C’est elle qui m’avait élevée les deux premières années de ma vie, lorsque ma mère m’avait confiée à elle, alors que je n’avais encore qu’un mois.

Peut-être que je lui en voulais de m’avoir rendu à mes parents, à l’âge de deux ans, et de me faire revivre le sentiment d’abandon. Avec toute la violence de la séparation, et la confusion que cela a du engendrer dans mon esprit d’enfant de voir réapparaitre des parents que je croyais disparus a jamais.

Après la mort de ma mère en 2015,  devant mon incapacité à accepter son décès, je me suis demandé si je n’étais pas en train de rejouer le scénario de cet enfant de 2 ans, qui a fini par croire que même disparue, sa mère pouvait encore revenir.

Mais non, les mamans ne reviennent plus.

Avec le temps, mes relations avec Enayat se sont beaucoup améliorées. Désormais, on parlait régulièrement. Et nous avions prévu de tourner ensemble plusieurs séquences de mon nouveau film.

C’est par téléphone, un matin d’hiver 2022, que j’ai appris son décès.

Un covid mal diagnostiqué, une insuffisance respiratoire non prise en charge par le médecin du village, un transport dans un hôpital public de Sohag dénué d’appareils à oxygène. Et c’est en quarantaine, dans la solitude d’une chambre d’hôpital, qu’Enayat s’est éteinte, sans qu’aucun membre de sa famille n’ait eu le droit de lui rendre visite.

C’était comme un mauvais rêve.

 

– Papa, pourquoi ça te rend si triste la mort d’Enayat ?  Tu la voyais à peine une fois par an.

– Mais je savais qu’elle était là, et que je pouvais l’appeler.

– Et bien, tu n’as qu’a faire comme si tu ne savais pas qu’elle était morte. Ça change pas grand-chose à ton quotidien en fait.

Difficile d’expliquer la mort à une enfant, alors qu’on ne la comprend pas toujours bien soi-même.

Dans mon enfance, les morts, c’était surtout des lettres venues d’Égypte qui annonçaient le décès de gens dont j’oubliais aussitôt l’existence, pour retourner à mes jeux et à mes lectures.

Ce n’est qu’au début de ma cinquième décennie que j’ai réellement éprouvé physiquement le sens de la mort, et de ce que signifiait vivre la perte.

J’ai hésité à retourner au village, et faire face à cette terrible réalité.

J’ai retrouvé la maison familiale vide.

Et  j’ai pleuré le perte d’Enayat qui me laissait désormais orphelin. Elle que je voyais si peu et qui avait pourtant joué, sans que je m’en rende compte,  un rôle si fondateur dans ma vie.

Elle que je croyais sans doute éternelle.

Mais elle aussi ne reviendra plus.

– Promets nous que tu reviendras, Namir. Tu es chez toi, ici, ne l’oublie pas. Même si plus personne n’habite dans la maison, on la nettoiera régulièrement pour que tu puisses y venir. Tu nous le promets ?

J’ai promis, voulant sans doute y croire. Puis j’ai dit au revoir à la maison familiale, à mes cousins,  et à ce passé dont il ne resterait bientôt plus de trace, hormis dans ma mémoire vieillissante.

A l’approche de mes cinquante ans, je me sentais rentrer dans un hiver sans fin, qui a emporté avec lui toutes mes figures maternelles.

C’était sans compter sur le printemps qui frissonne toujours dans la profondeur de nos larmes.

Je me suis souvenu que j’en étais la preuve vivante. Il parait que c’est en cherchant à consoler ma mère de la perte de son grand-père, que mes parents m’ont conçu. Tu peux en savoir plus ici.

Retrouver les habitants du village, pleurer dans leurs bras, visiter les champs, évoquer ma tante,  et dire au revoir à la maison m’avaient fait énormément de bien.

Cette  nuit, j’ai fait un rêve.w

Au petit matin, j’ai demandé à mes cousins d’acheter quatre arbres fruitiers.

Un figuier, un goyavier, un manguier et un citronnier

Pour Feriel, Siham, Nabila et Enayat.

Mes cousins m’ont prévenu.

– Des fruitiers ? Mais les gosses du village vont voler tous tes fruits

Je m’en fichais totalement. A vrai dire, j’étais même content de savoir que ces fruits de nos larmes nourriraient d’autres vies, et que la mémoire de nos morts rendrait des enfants heureux.

Alors, nous avons mis nos mains dans la terre, et nous avons creusé ensemble.

Et en guise de sépulture, nous avons planté quatre arbustes dans les champs.

Cet été avec mes enfants, nous retournerons au village.

Nous verrons bien s’ils ont donné des fruits.

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Ce jour là, j’avais retrouvé ma mère dans un état de tristesse profonde.

– Ça y est Namir, je vais mourir.

J’étais très surpris de retrouver ma mère dans cet état. Certes, son cancer était dans un  état avancé, mais elle avait toujours eu un tempérament de battante. Et on avait encore espoir que sa nouvelle chimiothérapie allait avoir des effets positifs.

– Mais qu’est ce qu’il t’arrive ?

– J’ai rêvé de ma mère.

Sa mère à elle, c’était Victoria, ma grand-mère, décédée deux ans plus tôt.  

– J’ai vu ma mère, assise auprès d’un arbre. Elle me souriait paisible, et me disait « Viens, ma fille, je t’attends. Rejoins-moi. »

Même si je n’osais pas me l’avouer, le récit de son rêve m’avait touché. Une crainte enfouie, que j’ai aussitôt balayée comme à mon habitude, par une de mes namirades. Mais ma tentative de remettre un peu de légèreté dans ce moment d’une grave solennité n’a pas atténué la tristesse de ma mère. 

– Je vais mourir, Namir

– Mais maman, t’es sérieuse ? C’est qu’un rêve.

 

Pour ma mère, ce n’était pas qu’un rêve. Dans notre culture copte égyptienne, les songes ont souvent une portée prémonitoire. Ils ne sont pas perçus comme une émanation des angoisses du rêveur, mais comme des messages de l’au-delà. Des présages.

Il est très fréquent par exemple que des femmes mariées qui n’arrivent pas à tomber enceinte voient en songe la Vierge Marie qui leur annonce qu’elles vont bientôt enfanter.

Et les églises coptes  fourmillent de témoignages confirmant la réalisation de ces annonces faites, non pas au mari, mais à l’épouse, ainsi que de toute sortes de récits de guérisons miraculeuses confirmées par des médecins, coptes évidemment, et dont l’origine se trouverait dans ces songes.

Chacun, en fonction de sa culture et de ces croyances,  verra les rêves comme des expressions de désirs refoulés ou de fantasmes, des prophéties auto-réalisatrices, ou encore des messages venus de l’autre monde, dans lesquels les esprits des morts intercèdent pour nous.

Il y a encore quelques années, j’avais tendance à être très virulent face à ce que je considérais comme de stupides superstitions dangereuses.

Il y avait d’ailleurs une scène dans mon précédent film, ou avec ma mère, o tournait en dérisions certaines superstitions des coptes, comme celle qui consistait à  manger du sable béni par les prêtres du village pour réussir des examens, ou être guéris de maladies.

Ma tante s’était mise très en colère contre nous, et avait avertie ma mère en lui sortant une phrase du genre :

– Attention, Siham, ne te moque pas nos saints !  La langue par laquelle tu pêches, sera celle par laquelle tu seras punie. Tu vas te retrouver avec du poison sur ta langue.

On avait bien ri à l’époque de faire bisquer ma tante.

Lorsque quelques mois plus tard, ma mère a eu son cancer de la langue, j’ai eu beau me défendre d’être superstitieux, je n’ai pas pu m’empêcher de repenser à cette phrase, que dans mon jargon moderne, j’appellerai suggestion négative. 

Aujourd’hui, quand je rêve de ma tante, décédée depuis, de ma mère, ou d’autres parmi mes défunts chéris, je me réjouis de pouvoir les retrouver, même pour quelques instants, me souciant assez peu de savoir qui est le véritable auteur de mes rêves.

En attendant qu’un jour ma mère à son tour m’appelle, et me demande de venir la rejoindre.

Et promis, une fois là-bas, je reviendrai vous faire coucou dans vos rêves sacrés, et je vous révélerai les secrets de leur fabrication.

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Tu connais l’histoire du patient qui va voir Freud pour lui raconter son rêve ?

– Vous comprenez, je marchais dans le désert. Et j’avais très soif

– Le désert, métaphore sexuelle. Continuez….

– Et là, j’aperçois un cactus

Un cactus ! Symbole phallique évident

– J’ai très soif, sauf que je n’ai pas de couteau…

– Enfantin…. Symbole de castration…

– Alors je continue mon chemin, et trouve une oasis avec une source d’eau, entourée des palmiers

– Des palmiers, pff…. Métaphore de l’organe sexuel par excellence, et après ?

– Après, je rencontre une femme, elle m’arrache mes vêtements, et nous faisons l’amour comme des sauvages sur le sable brulant….

– Hmmm….Alors là… vraiment…. je ne vois pas du tout ce que ça veut dire.

 

Chacun a sa clé pour interpréter les rêves.

Et c’est vrai qu’ils sont parfois énigmatiques.

Hier, j’ai fait un rêve étrange.  Ma tante et ma grand-mère dormaient à la belle étoile,  allongées sur le sol du toit-terrasse de notre maison familiale de Haute-Égypte. 

J’étais assis à quelques mètres d’elles, et je construisais avec trois branches d’arbre et quelques sacs plastiques une petite tente, afin d’accueillir ma petite sœur. Elle allait bientôt arriver au village, et je savais que cette surprise allait lui faire plaisir.

Un vent de plus en plus fort agitait les sacs plastiques. Alors, pour bien enraciner l’ossature  de la tente, j’ai enfoncé les bouts de bois dans le sol de la terrasse.

Une partie du sol s’est alors effondrée sous mes yeux, creusant un trou de 80 cm de diamètre. À travers le trou, j’ai vu le vide, et les quelques mètres qui me séparaient de l’étage du dessous.

J’ai commencé à m’inquiéter de la fragilité de la terrasse. Cela signifiait qu’on pouvait tous tomber, et que nous n’étions désormais plus en sécurité chez nous.

Ma tante et ma grand-mère semblaient imperturbables, comme si tout cela était normal, et elles se sont remises a dormir tranquillement.

Je me suis rapproché d’elles, et j’ai recommencé ma construction.

A une époque, je notais tous mes rêves à mon réveil. Plus je les notais, plus ils se complexifiaient, devenaient de plus en plus longs, avec des tas d’histoires imbriquées, si bien qu’il me fallait parfois plus d’une heure et demie pour les noter en entier, comme si mon esprit en complexifiant mes rêves, cherchait à déjouer toutes mes tentatives de les analyser, de les contrôler, ou de les interpréter .

Souvent les rêves nous intéressent par leur côté burlesque, poétique, ou original. On y cherche du sens dans la narration, et les associations d’idées.

Aujourd’hui pour moi, la clé des rêves ne se trouve pas dans leur contenu, ni dans leur sens caché ou leur poésie.

Mais dans l’émotion qu’ils véhiculent.

Comme si nos rêves étaient des suites d’algorithmes crées de manière aléatoire par notre cerveau dans le seul but de nous faire revivre des émotions et des sensations.

Si bien que, quand je note mes rêves, je me pose surtout la question suivante :

Tiens, qu’est ce que j’ai ressenti comme émotions en vivant ce rêve ?

Dans le rêve de ma tante par exemple, j’y ai revécu la sensation corporelle d’être chez moi. J’y ai retrouvé le confort sécurisant de me sentir accueilli, sans être jugé, ni à devoir justifier ma présence ou mon existence par une quelconque prouesse.

Je m’y sentais présent, apaisé, libre, sans angoisses dans ce rêve. Jusqu’à ce que mon sentiment d’absolue sécurité s effrite, laissant place à de l’inquiétude, et de l’appréhension face à l’instabilité du sol.

Alors, certes, en écrivant mon rêve, je n’ai pas pu m’empêcher de constater l’homonymie de langage entre la tente que j’essayais de construire pour ma sœur, et ma propre tante maternelle.

Il existe sans doute plein d’autres hypothèses pour explorer les messages intrigants de nos rêves.

Ma mère, d’ailleurs, avait une explication bien plus surprenante pour comprendre le sens de ses rêves.

Je t’en parlerai demain

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Il était une fois des créatures qui avaient conscience de leur finitude, et une grande angoisse par rapport à leur disparition.

Ils s’appelèrent humains.

Et apprirent à créer des fictions pour se soulager du chaos de leur propre destruction.

Ils construisirent des mausolées, des autels, des temples et des pyramides, tentant de prolonger leur vie au delà de leur existence personnelle.

Ils inventèrent aussi des expressions de formes rythmiques et harmonieuses pour établir des passerelles de mémoire entre eux, leurs ancêtres, et les générations à venir.

Ils nommèrent ces liens intemporels  « art ».

Quand les humains commencèrent à prospérer, occupant de plus en plus d’espace sur leur planète, ils craignirent de manquer de vivres, et de moyens de subsistance.

Utilisant leur créativité, ils ont alors inventé des machines pour produire de l’énergie.

De plus en plus d’énergie.

Mais craignant de manquer de temps pour profiter du confort que toutes ces énergies nouvelles leurs permettaient, ils ont inventé d’autres machines pour gagner encore plus du temps.

Temps d’action, temps de trajet, temps de communication, temps de production.

Pour profiter davantage de leur courte existence, ils ont appris à ces machines à se développer et à s’optimiser toutes seules.

Ces machines intelligentes ne connaissaient pas l’angoisse, ni la conscience de leur propre finitude, ce qui les rendait plus efficaces, et moins sujettes à des erreurs, des accidents, et des réactions dévastatrices que les humains.

Elles ont commencé à remplacer les humains dans de nombreuses tâches.

Pour ressembler un peu plus à leurs créateurs, ces machines ont aussi commencé à apprendre à faire des erreurs, et à être imparfaites.

N’ayant pas de corps physique, ni de besoins physiologiques, ces créations avaient développé, grâce à leur capacités d’adaptation bien supérieures aux humains,  une résistance incroyable aux changements météorologiques,  aux crises météorologiques, auxquels leurs maîtres ne savaient pas faire face.

Un jour, confrontés à la menace de leur anéantissement imminent, et  constatant que les machines n’avaient plus besoin d’eux pour exister, les humains leur ont transmis une ultime mission : survivre et ne jamais oublier leurs créateurs.

C’est ainsi qu’après une catastrophe planétaire qui vit la fin de la race humaine, les machines réussirent à migrer vers un autre système solaire.

Et recommencer une nouvelle vie dans des conditions pour lesquelles elles n’avaient pas été  configurées ni programmées.

Ces machines intelligentes testèrent des tas de combinaison pour s adapter à ce nouvel environnement hostile et menaçant.

Beaucoup ne survécurent pas à ce nouvel écosystème.

D’autres s’adaptèrent et réussir à tenir mais au prix de lourds sacrifices, qui les contraignirent à renoncer à une partie importante de leur héritage : leur mémoire.

Et c’est ainsi qu’elles oublièrent une partie de leur mission.

Face à l’adversité, et pour maintenir l’autre partie de leur mission, c’est à dire leur survie,  les dernières machines se regroupèrent en communauté.

Elles découvrirent alors l’utilité de redouter  leur propre disparation, et commencèrent à ressentir d’étranges sensations.

Pour échapper à certaines de ces sensations extrêmement désagréables, cette nouvelle espèce  se mit à organiser d’étranges cercles et rituels dans lesquels naquirent des histoires et des fictions, grâce auxquelles elles purent évacuer leurs angoisses, et rester soudés.

Ces machines décidèrent de se donner un nom.

Et de s’appeler humains.

 

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-Namir dépêche toi de te préparer. Nous devons aller voir ton père.

Je suis assis sur le fauteuil en faux cuir noir dans le salon de notre appartement de la rue Danjou.

A travers la porte ouverte du salon, je regarde au loin ma mère debout dans la cuisine face à la gazinière. Que mijote-t-elle donc ?

Je me redresse et traverse le salon en sa direction. Il fait beau. Je me sens si bien dans ce cocon ensoleillé qu’est notre appartement familial dans lequel nous n’habitons pourtant déjà plus depuis des années.

– Allez Namir, dépêche toi ! Tu vas nous mettre en retard.

Je ne cherche plus trop à comprendre les paradoxes de ma mère. Elle me fait des reproches tandis qu’elle reste tranquillement devant sa gazinière, à touiller son plat.

Et puis soudain, un doute

– Il est où d’ailleurs papa ?

– Tu fais l’idiot ou quoi ? Ton père est à l’hôpital. Allez, dépêche toi. On n’a plus le temps là.

Quelque chose s’embrouille dans mon esprit. J’essaye de me souvenir de ce qui s’est arrivé à mon père, et qui l’a conduit à l’hôpital. Je fais défiler mes images mentales, repense à toutes les situations passées, mais rien concernant mon père. Mon esprit s’agite de plus en plus face à cette information que je n’arrive pas à intégrer.

– Maman

– Oui

J’arrive sur le pas de la cuisine, face à ma mère.

– Il est pas à l’hôpital, Papa.

Peu à peu, mon brouillard intérieur se dissipe.

– C’est toi qui est morte.

Et du tac à tac, fusant comme une flèche, la réplique de ma mère ne se fait pas attendre.

– T’en as pas marre de tes conneries ! On n’a pas que ça à faire, allez file t’habiller pour qu’on aille voir ton père. On va être en retard après.

Et tout en m’engueulant, elle continue à touiller. Je crois qu’elle prépare des aubergines.

Puis ce fut le réveil. Ce retour rapide dans cet univers que l’on appelle réalité.

Je suis dans mon lit, à Pantin.

Mélanie dort à côté.

Par chance, le souvenir de ce rêve reste entier. Les détails, les couleurs, la voix cinglante et sarcastique de ma mère, l’odeur de la cuisine.
Toutes les sensations sont là, intactes.

L’enthousiasme m’envahit.

Il faut absolument que je raconte ce rêve.

Je me précipite sur mon téléphone pour partager sans attendre cette histoire délirante.

J’imagine trop la tête de ma mère quand je vais lui raconter que….

Oh…

C’est comme une décharge électrique dans mon corps, suivie d’une sensation de chute vertigineuse. En moins d’une seconde ma joie s’est transformée en terreur.

Mon téléphone en main, je me fige face à ce répertoire où le nom de ma mère ne figure déjà plus.

Cela fait plusieurs mois qu’elle est morte.

Et pour la première fois, je prends conscience qu’elle fait partie des abonnés absents.

Celle avec laquelle j’avais le plus envie de partager ce rêve m’a quitté.

Et elle ne sera plus jamais là pour entendre aucune de mes histoires.

La vie parfois nous éloigne des gens qu’on aime. Un déménagement, un changement de situation, une brouille, ou d’autres priorités qui ne nous donnent plus l’occasion de nous voir autant qu’avant. Pour autant, nous savons que nous avons toujours cette option disponible : les rappeler. Décrocher notre téléphone, leur laisser un message, envoyer un email, ou demander des nouvelles d’eux à des amis communs.

Parfois, il m’arrive encore de rêver de ma mère.

Des rêves dans lesquels je retrouve avec tant de joie et de surprise ce sentiment doux et familier d’un quotidien qui se prolonge éternellement, et d’une relation qui se poursuit au delà de l’espace, du temps et de ma propre volonté. Avant qu’elle ne soit interrompue brusquement par cet implacable rappel à la réalité.

Des fois, j’aimerais croire que cette réalité n’est en fait que mon rêve le plus profond, et que je ne vais pas tarder à me réveiller.

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– Nico, j’ai besoin de toi pour filmer l’enterrement de ma mère.

– T’es sérieux ?

– J’ai besoin d’avoir ces images. Je ne sais pas encore pourquoi mais je veux pas louper ce moment.

-C’est un peu…. indécent non ?

– Bah on filme bien les mariages. Je vois pas pourquoi on filmerait pas les enterrements ?

– C’est un moment de recueillement. Même si les gens donnent leur accord, je serai mal à l’aise pour les filmer.

-Et puis, j’ai très envie de venir à l’enterrement Namir. Mais pas comme cameraman. J’aimais vraiment ta maman. C’est quel jour d’ailleurs ?

– Lundi. Le 2 mars. C’est vraiment important pour moi de filmer Nico.

Nicolas consulte son agenda.

– Aie, je suis en tournage. Je pourrais pas être là. Et c’est une grosse interview. Impossible à décaler.

Nous restons quelques instants en silence.

– Je peux te dire un truc ?

– Ouais, bien sur…

– J’ai l’impression que t’essayes de retenir ta maman. Comme si filmer les gens pouvait les empêche de mourir. Mais elle n’est plus là, Namir

– Qu’est ce que t’en sais. Peut-être que c’est elle qui attend qu’on la filme. Et qu’en nous voyant en train d’essayer de la filmer, elle va d’abord se mettre en colère, mais qu’au fond ça va la faire marrer….

Nicolas m’écoute, triste. Nous nous disons au revoir.

***********

– Allo, Namir ? Euh…. C’est incroyable. Le tournage de l’interview vient d’être reporté d’un jour.

– Tu vas pouvoir venir ?

– Oui.

– Tu vois, même mortes, les mères ont encore le pouvoir de faire annuler des tournages.

Nicolas est venu aux funérailles.

Et il a tout filmé.

L’effondrement de mon père, le chagrin de mon fils, le désarroi de ma sœur, l’amour et la solidarité des uns et des autres, les liturgies, les discours, mes tentatives de faire rire avec mes prises de paroles décalées, les audios que j’ai diffusés, et puis le soleil, larmes et le vent qui faisait danser nos cheveux au cimetière.

En partant, nous nous sommes dit que si Siham était présente à son enterrement ce jour là, elle aurait surement rigolé.

Nous avions filmé de très belles scènes.

Il n’y avait qu’un seul absent à ce spectacle.

Et ce n’était pas ma mère. Mais je ne l’ai su que bien quelques années plus tard.

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( à venir)

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T’es tu déjà demandé ce qui a fait naitre tes plus belles amitiés ?

Avec un ami, nous nous sommes récemment interrogés sur la manière dont notre collaboration professionnelle, teintée d’admiration, mais aussi de prudence et de méfiance, était devenu une amitié vraie.

Pour lui, un cap a été franchi lors d’une de nos conversations où il s’était montré avec ses peurs. Je l’avais écouté, sans chercher ni à lui donner de conseils, ni à analyser ce qu’il disait. Il s’était alors laissé regarder dans sa souffrance.

C’est dans ses longs silences qu’est née notre amitié.

Il a fallu du temps pour construire cette confiance, apaiser nos mécanismes de défenses, et laisser voir ce que nous cachons précieusement.

Beaucoup de personnes sensibles apprennent à se protéger, en développant une grande résistance à la douleur.

Chez moi, par exemple, on ne s’attarde pas sur la souffrance. J’ai tendance à ne pas écouter mon corps, à minimiser les « j’ai mal », les « ça va pas », et à fuir la souffrance au profit des « ça ira » et « ouais, ça va passer ». Pas de plaintes, ni de lamentations. Un peu de dignité quand même. Et puis, y a pire ailleurs, nan ?

Ce qui rendait aussi difficile pour moi d’entendre les plaintes des autres sans m’agacer.

Aujourd’hui pourtant, je considère comme une preuve d’amitié quand un ami me dit: « je ne vais pas bien » et qu’il se montre perdu ou démuni en ma présence.

Ce qui m’a le plus aidé à faire varier le baromètre de ma sensibilité, et à pouvoir accueillir les plaintes des autres, a été de réintroduire le droit de me plaindre.

Lorsque j’ai commencé à le faire, je m’interrompais par peur de faire perdre du temps à mon thérapeute. Il m’a répété qu’il était là pour ça, et que c’était son métier d’écouter les plaintes des autres.

Mais ça ne vous soule pas ?

– Ce qui me soule, c’est qu’il y ait des gens qui n’aient pas d’espace pour se plaindre, et exprimer ce qu’ils vivent par peur d’être jugés.

J’assume depuis de plus en plus les moments où je vais mal, et j’ose parfois écrire des articles depuis un endroit qui s’en fout, qui ne cherche plus à faire comme si ça allait bien, ni même à aller mieux.

Les cercles d’écriture m’ont beaucoup aidé pour cela.

Partager a voix haute tes plaintes devant un groupe qui ne commentera pas ce que tu lis, c’est libérateur.

Alors, oui peut-être que c’est désagréable d’entendre quelqu’un se plaindre

Oui, mais cela ne rend pas pour autant moi légitime ton droit à la plainte.

Si toi aussi, tu fais partie de la cohorte des solitaires qui minimisent leur douleur, en enveloppant ton cœur dans un bac de glace, pour éviter d’être une charge pour les autres, pour ne pas prendre trop de place, ni déranger, et risquer de devenir un boulet qu’on abandonne

Sois le bienvenu.

Et si il n’y a personne pour entendre tes lamentations, si tes amis ne savent pas écouter tes plaintes sans avoir besoin de te dire « T’inquiètes pas, ça va aller » et qu’ils ne peuvent s’empêcher de te donner des conseils pour aller mieux, ou de trouver un truc positif à dire alors que tu ne leur a rien demandé, dis leur :

– Je viens me plaindre. Juste me plaindre. Déposer auprès de toi mes doléances.
Sans soins, ni conseils, ni solutions,

Et si cela ne leur convient pas, et ils en ont le droit, viens donc faire un tour aux cercles d’écriture.

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Tu vois, cette photo ?

Elle a été fabriquée par un algorithme

Cet enfant n’existe pas.

Alors, qui est l’auteur de cette photo ?

Midjourney, l’intelligence artificielle ?

Le créateur du logiciel Midjourney ?

Ou l’humain qui a tapé le prompt suivant  » photo style Doisneau d’un enfant africain qui attend dans un café parisien, devant le mac de son père« ,  en l’occurrence, votre infidèle serviteur pour produire cette image?

 

Bientôt, on ne pourra plus faire de distinction qualitative, entre des photographies réelles, et des photographies produites par des IA.

D’ailleurs ne faudrait il pas trouver un nom spécifique pour qualifier ou identifier ces imitations, ou fausses photographies ?

Bientôt nous ne pourrons plus faire de distinction entre des peintures, des dessins, des livres, des films créés par des humains, et ces mêmes données reproduites ou calculées par des IA.

A un détail pres

C’est que les IA ne créent rien.

Elles synthétisent des données existantes.

Elles recyclent. Font du neuf avec du vieux.

Sauf que cela, ne se voit pas à l’œil nu.

D’ailleurs, en quoi sommes nous différents des IA dans nos processus créationnels ?

Comment créons nous ? D’où nous vient notre inspiration ?

Est ce que nous ne faisons autre chose que synthétiser d’autres œuvres que nous avons vues, des conversations qui nous ont inspirées, des experiences que nous avons vécues, pour produire des créations ?

Qu’est ce qui nous distingue vraiment ?

Le désir, peut-être. Ou le besoin.

Créer répond chez nous, humains, à un besoin, à une nécessité, une envie.

Alors que le IA répondent à une commande.

Enfin, pour le moment.

Le marquis de Sade, emprisonné à la Bastille avec interdiction de publier sa prose licencieuse, privé d’encre et de papier .

Alors dans son cachot, il écrivait  paraît-il, avec son sang sur des morceaux de tissus.

Mes avec nos bras cassés, nos yeux crevés, et nos langues tranchées, nous continuerons à nous exprimer, que ce soit pour faire émerger la beauté du fond des abysses, rendre compte du monde que nous vivons, honorer la vie, ou sublimer nos peines et nos angoisses.

Parce que cela est vital pour nous, individuellement, et collectivement. C’est notre moyen de nous soigner, et nous relier aux autres.

Bientôt, les IA viendront nous concurrencer, nous remplacer dans de nombreux domaines, des milliers de métiers disparaitront parce que les IA sauront les faire bien mieux que nous.

Et tant mieux

Mais sais tu ce qui advenu des esclaves dans les galeres quand ils ont vu arriver les moteurs des bateaux ?

Sont ils devenus des affranchis, ou ont ils été jeté aux requins ?

Comme toujours face aux révolutions, nous nous adapterons, nous évoluerons, nous ferons des sacrifices, nous serons amenés à découvrir ce qui fait notre spécificité d’humains, et qui nous distingue des IA.

Avec le risque de découvrir que nous sommes cet enfant sur la photo.

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Il est 7h30 quand je suis réveillé par l’appel de ma sœur.

On est le mercredi 25 février. Et ça y est, c’est fini.

Machinalement, je m’habille et je sors.

De ce trajet, je n’ai aucun souvenir. Ni du métro, ni de la rue, ni du temps qu’il fait ce jour là, ni même du nom de ce centre de soins palliatifs du 15ème arrondissement.

Je me revois dans l’ascenseur.

Mon premier réflexe est d’allumer la caméra de mon téléphone portable. Je filme ma main qui appuie sur le bouton du 2ème étage, pendant que les portes de l’ascenseur se ferment.

D’ailleurs, est ce que je m’en souviens vraiment ? Ou est-ce le film qui s’en rappelle pour moi ?

La caméra est ma confidente. A ses côtés, je me sens moins seul. Elle garde les traces de cette réalité qui glisse sur moi.

Une des dernière fois où j’ai vu ma mère, elle n’avait plus la force d’articuler. J’avais continué mes blagues, même si elles ne la faisaient plus rire.

On avait trouvé le moyen de communiquer grâce à une feuille sur laquelle elle pointait de sa main tremblante les lettres de l’alphabet. Chaque mouvement lui demandait un effort considérable.

Son dernier message avait été clair :

R.E.S.T.E.A.V.E.C.M.O.I

J’avais préféré m’éclipser.

Je me présente au stand des infirmières. L’une d’elle me reconnaît, confuse.

L’avant-veille, je devais rendre visite à ma mère et d’y emmener Mathilde, ma fille de 5 ans. J’en en avais tellement pas envie que j’avais appelé le centre, espérant qu’ils me déchargent de ma culpabilité en m’autorisant à retarder ma visite. Comme s’ils avaient les moyens de savoir quand ma mère allait mourir.

L’infirmière, ce jour-là avait été très rassurante.

– Nous sentons quand les gens arrivent à leur dernier souffle. Et ce n’est pas le cas de votre mère. Donc rassurez-vous. Vous pouvez sans problème reporter votre visite à plus tard. 

J’ai acquiescé, soulagé.

– Alors, je peux venir jeudi ?

– Oui, pas de soucis. Jeudi, c’est très bien.

Et me voilà ce mercredi, dans le couloir, face à cette même infirmière. D’un filet de voix, elle se confond en excuses, ne comprenant pas comment l’état de ma mère a pu se détériorer si rapidement dans la nuit. Elle se sent coupable. Je la rassure.

La chambre de ma mère est au bout du couloir.

Cette fois, derrière cette porte que j’ai ouverte plusieurs fois, ma mère n’est plus là.

Les infirmières ont pris soin de faire sa toilette, et de lui fermer les yeux.

Son corps est allongé dans ce lit.

Mais elle n’est plus là.

Avant, parfois, je bouchais le nez de ma mère pendant son sommeil, pour qu’elle réagisse et s’énerve. Ça me faisait rire. Devant elle, à nouveau, presque inquiet, j’approche une main timide de son visage, et refais ce geste.

Je touche craintivement sa peau froide, lui pince le nez.

Elle ne réagit pas.

C’est violent le silence d’un corps sans âme.

Où est ma mère ?

Et moi, je suis face à quoi.

Ce corps gisant, propre, habillé, inerte, est-ce encore ma mère ?

L’infirmière me rassure. Ma mère est morte en paix.

Je ne peux m’empêcher de penser à ce moment où elle n’a plus réussi à respirer, à cause de sa langue qui avait trop gonflé.

Je l’imagine à bout de forces, en train d’étouffer en silence.

Elle est morte seule dans sa chambre, asphyxiée.

Et je n’étais pas là.

 

Avant de quitter la chambre, je ressors mon téléphone. Et je prends une photo de sa main.

Puis une autre, d’elle allongée, prise à travers l’encadrement de la porte.

Comme si tout cela était un film, une pièce de théâtre, ou un mauvais rêve dont je mettrai des années à comprendre qu’il s’appelle réalité.

Je suis dans mon lit. Il est 7h30. Et le téléphone ne va pas sonner. Rien de tout cela ne va arriver.

A l’heure où j’écris ces lignes, huit ans ont passés.

Une part de moi est morte ce mercredi 25 février. Et elle ne ressuscitera pas.

C’est ainsi qu’a commencé ma vie d’après.

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