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Dans le marché saturé des hypnothérapeutes, et face à la concurrence croissante de la thérapie par intelligence artificielle, il est essentiel de fidéliser tes clients.

Faisons un calcul.
Pour une séance à 90 euros, après déduction des charges, frais, taxes, assurances, location de cabinet il reste environ une trentaine d’euros pour ta poche.  

Si tu optes encore pour l’option de proposer des séances uniques à tes clients, tu devras avoir 42 clients par mois, (soit 504 clients par an) pour toucher un net mensuel de 1260 euros.
Alors qu’il te suffit d’avoir 10 clients par an, avec une séance hebdomadaire, pour atteindre le même montant.

Et n’oublie pas qu’un client fidélisé, peut te ramener ses enfants, ses petits-enfants, et même les parents de leurs copains.

 

Voilà pourquoi, en tant qu’hypnothérapeute, il est crucial de devenir un expert de la fidélisation client.
En attendant de te parler de notre nouvelle formation Hypno-addict, voici quelques conseils qui ont fait leurs preuves.

Tu peux aussi rejoindre notre formation express Hypno-Gourou, qui t’apprendra à facturer tes séances uniques à 50 000 euros, mais cela demande un certain investissement de départ conséquent (achat de faux avis, publicités gigantesques, développement mégalomaniaque). Nous te conseillons plutôt de commencer par Hypno-addict, tu apprendras à utiliser la méthode jungio-ericksonnienne, très douce et indirectement suggestive, pour rendre tes clients dépendants, dans la joie et la bonne humeur.

Tu feras le bonheur de tes clients ainsi que le tien.

Voici donc 8 conseils pratiques pour fidéliser tes clients.

 

 

1 – SOIGNE TA SALLE D’ATTENTE

 

a)  Mets toujours des choco-bons dans ta salle d’attente. Imagine le bonheur de tes clients lorsqu’ils se rendront compte qu’ils peuvent à la fois être accros à tes séances et au chocolat. (Plus d’infos dans notre programme en ligne choco-hypnose).

b) Laisse tourner en boucle dans ta salle d’attente, des extraits de films noirs ou Humphrey Bogart et Lauren Bacall fument comme des pompiers. En alternant évidemment avec des publicités pour des maillots de bains super moulants, des glaces, et des crèmes de bronzage, idéales pour réveiller le désir de mincir et d’espérer avoir un corps de rêve avant l’été.

Souviens toi que tout se joue dès la salle d’attente.

 

2 – TROUVE DES PROBLÈMES CACHÉS À TES CLIENTS

Si jamais tu arrives à aider un client à avancer sur une problématique, dépêche-toi de lui en révéler une nouvelle.

La vie est bien faite. Chaque difficulté résolue ouvre naturellement la porte à un nouveau problème.

Rappelle toi l’adage de Lubitsch : Toute histoire qui se termine par un mariage heureux est le point de départ d’une nouvelle tragédie.

 

3 – PRESCRIS DES TÂCHES IMPOSSIBLES

Il est très important que tu sois stratégique dans tes prescriptions de tâches, en t’assurant d’en proposer que tes clients ne puissent pas tenir.  

Si ton client est dépressif, propose lui d’écrire tous les jours ses moments préférés de la journée. Quand il reviendra te voir en disant qu’il n’a pas réussi à le faire, reproche-lui de ne pas avoir tenu son engagement, et feins même d’arrêter l’accompagnement au prétexte que tu n’as plus confiance en lui.

Cela renforcera ainsi sa culpabilité.

Et tu pourras ensuite travailler sur cette problématique pendant plusieurs mois.

Tu peux aussi demander à un client anxieux de marcher sur des charbons ardents tous les matins. A un client peureux, d’escalader l’Everest sans équipement adéquat. A un autre insomniaque, de dormir dans une forêt pleine de hiboux nocturnes, ou à un client désorganisé de classer toutes ses affaires dans des dossiers parfaitement organisés en une journée.

L’important, c’est de rester courtois, souriant et bienveillant dans tes réprimandes, en pointant leur manque de courage, leur confusion, leur non-persévérance, et leur absence de dignité pour ensuite leur proposer de travailler sur ce mauvais état d’esprit qu’ils ont.

Pour plus de conseils pratiques dans ce domaine, tu peux lire cet article sur comment devenir un bon persécuteur bienveillant.

 

4 – FAIS LE RÊVER

Faire rêver ton client à son avenir est sans doute la méthode idéale pour t’assurer un grand nombre de séances en renforçant sa honte et son incompétence.

Fais-lui atteindre en hypnose son avenir idéal, dans lequel il a enfin rencontré l’amour, perdu du poids, publié son livre, et apaisé sa colère. Il ressortira de la séance, gai comme un pinson, avant de se rendre compte en remontant sur sa balance le lendemain, qu’il a encore repris un kilo, que son quotidien est toujours aussi morne et dépressif, et qu’il angoisse toujours devant sa feuille de papier.

Il reviendra vers toi la semaine suivante chargé de honte, de culpabilité et de haine de soi, sans comprendre que c’est grâce à toi, qu’il se sent aussi nul et minable.

Tu pourras alors enfoncer le clou en lui posant la question fatidique :

Comment se fait-il qu’après tout le travail que nous avons fait ensemble, vous n’ayez pas encore changé ?

Il s’effondrera, et tu pourras alors lui proposer une nouvelle séance de futurisation relaxante, très agréable, en le faisant voyager dans un lieu sécure, avec des anges et des papillons.

 

5 – FAIS DES CADEAUX

Pour maintenir sa dépendance, pense à offrir à ton client une séance gratuite de temps en temps.

Et à bien valoriser ton client pour qu’il ait l’impression d’aller mieux.

Avant de lui assener le coup fatal de la question jungio-freudienne.

 

6 – LA QUESTION JUNGIO-FREUDIENNE

Les clients sont très friands des secrets. Ils sont même capables d’en inventer.

Freud a mis au point une technique merveilleuse pour faire émerger des secrets inconnus aux clients eux-même : le refoule-ment.

Tu peux utiliser la méthode suivante :

Hmm, avez-vous conscience de l’éventualité d’un évènement particulièrement pénible que vous auriez pu subir entre 3 et 5 ans, et que vous auriez refoulé car trop traumatique, et qui serait en lien avec un de vos parents ? Ou avec une grand-mère, peut-etre ?

-Euh, non, ça ne me dit rien

-Ça ne vous dit rien ?

-Bah, pas a ma connaissance

-Hmm (en ralentissant, et en acquiesçant) pas à votre connaissance…. Et vous en avez conscience ?

-Quoi donc ?

-Que ce n’est pas à votre connaissance….

-Bah oui….

-Donc quand « CE » n’est pas à votre connaissance, vous en avez conscience. Très bien. Je vous propose qu’on arrête la pour aujourd’hui.

Généralement, le client repart soucieux, et revient la semaine suivante bien mur pour découvrir son secret.

 

7 – LE BONUS TEMPOREL

Si malgré cela, ton client n’arrive pas à trouver de situation tordue dans sa petite enfance, ou ne trouve rien à reprocher à ses parents (ce qui est déjà en soi un problème), n’hésite pas à l’envoyer faire un tour dans une vie antérieure, du temps ou il était encore un végétal, et fais lui revivre le moment où en tant que cactus,  il a été dévoré par un pachyderme.

 

8 – LE POINT DE BASCULE

Une fois que plusieurs mois sont passés, tu vas pouvoir passer à l’étape 2 de la fidélisation.

Il s’agit du point de bascule.

Si ton client est fumeur, fais en sorte qu’il te découvre en train de fumer devant lui. Il sera choqué. Tu pourras alors lui expliquer que le vrai levier de changement, n’est pas dans l’arrêt du tabac, car cela ne marche jamais.

Mais dans l’acceptation de soi.

Sauf que tu ne pouvais pas lui révéler ce secret avant car il n’était pas encore assez mur pour cela.

Le client, d’abord choqué, sera très fier d’avoir atteint le niveau 2, et rejoindre ainsi le rang des initiés, susceptible de devenir des clients éclairés.

Désormais tu peux révéler à ton client qu’il restera fumeur, en surpoids, dépressif et célibataire toute sa vie, mais que grâce à toi, il apprendra à se satisfaire de cela, et à s’aimer ainsi.

Ce qui peut te garantir un nombre illimité de séances pour la suite

Rappelle-toi : Nos clients aiment être dépendants à tout ce qui leur fait du mal. Et ils ont ce génie incroyable de considérer que cela leur fait du bien : le yoga, le développement personnel, les cacahuètes, le café, le tabac, les smartphones, les réseaux sociaux, les sites de rencontre, les élections présidentielles, le sport, le sexe, et l’amour. Oui, le monde de la créativité est décidément sans limites.

Alors, redonnons à la thérapie ses lettres de noblesses et faisons-la rivaliser avec tous ces merveilleuses disciplines qui  donnent l’illusion à nos client qu’ils vont mieux en s’y adonnant.

Apprenons à nos clients à choisir d’être dépendants à la vie.

Bien sûr tout cela doit se faire dans l’amour et l’éthique.

Car la bienveillance est notre marque de fabrique.

Voilà, j’espère que cet article t’aura donné envie d’être dépendant à mes namirades, et de t’abonner à mon blog

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Dans le monde complexe de la thérapie, ou les vérités d’aujourd’hui résonnent comme les erreurs de demain, de nouvelles approches émergent régulièrement, suscitant des débats passionnés.

La plus récente de ces découvertes de la psychologie moderne est sans aucun doute la théorie du persécuteur bienveillant.

Nous devons cette thèse à un psychiatre ivoirien, le Dr Iris Namprak, lauréat du Distinguished Scientific Contribution to Psychology Award de l’APA. Sa théorie du triangle  de Karpman inversé est en train de chambouler la thérapie traditionnelle.

Dans ses deux ouvrages de référence « Comment être un super thérapeute sans rien connaître à la psychologie », et « Au-delà de la victime : libérer le potentiel caché de la persécution », le Docteur Namprak a exploré en profondeur les bienfaits méconnus et les ressources inestimables de maintenir les clients dans leur rôle de victimes consentantes, en les encourageant à embrasser leur part sombre et à transformer leur énergie destructive en un moteur de croissance personnelle.

Mais sa plus grande innovation a été d’inviter les clients et leurs thérapeutes à construire ensemble, à partir de leurs liens de dépendance affective, des liens de co-dépendance permanents.

Dans cette relation thérapeutique hors du commun, le thérapeute agit en persécuteur bienveillant, le patient en victime sournoise, et tous deux en sauveurs réciproques.

La situation problématique devient alors un défi à surmonter ensemble, chacun se transformant alternativement en héros et libérant ainsi l’autre de toute responsabilité.

Les résultats obtenus sont sans appel, selon une étude menée en double aveugle auprès de plus de quatre mille patients et thérapeutes ivoiriens qui ont généreusement expérimenté la méthode du Docteur Namprak jusqu’à leur décès.

Malheureusement, les résultats de cette étude, publiée en braille, n’ont pas encore été traduits en langue des signes, probablement parce que les aveugles ivoiriens ne braillent pas et les cygnes non plus.

 

La thérapie du persécuteur bienveillant, c’est quoi ?

Le principe est simple : il consiste pour le thérapeute à adopter un rôle plus actif et engagé dans la vie de ses patients.

Il peut par exemple, les accompagner chez eux pour faire le ménage ou les courses, voire garder leurs enfants.

Ou en faire avec eux.

On sait bien que d’anciennes théories issues de la psychanalyse freudienne ont mis en garde contre les dérives des relations amoureuses entre un client et son thérapeute. Les recherches du Dr Namprak, ont au contraire révélé que répondre favorablement aux demandes de relations sexuelles de tous ses clients et se montrer tel que l’on est peut les aider à cesser d’idéaliser leurs thérapeutes.

De nombreux clients ont ainsi témoigné que découvrir que leur thérapeute sentait l’aioli, le chien mouillé, ou ronflait bruyamment après l’amour les avait aidés à se réconcilier avec les fantômes de leurs parents.

Dans d’autres cas, cela a créé une dynamique de dépendance plaisante qui a renforcé le lien thérapeutique. C’est un avantage pour les clients, mais aussi pour la pérennisation du métier. Personne ne reproche aux consommateurs d’être dépendants de leur frigo ou de leur chauffage parce qu’ils paient leurs factures tous les mois. Alors, pourquoi pas, les thérapeutes.

 

Voici quelques conseils concrets pour devenir un thérapeute persécuteur bienveillant prodigués par le Dr Namprak dans son dernier ouvrage : « Repenser la psychothérapie : La révolution de la persécution bienveillante », (malheureusement en rupture de stock pour le moment)

 

  • Débarque à l’improviste un week-end à 3 heures du matin, chez tes clients, pour vérifier qu’ils dorment bien. Beaucoup d’entre eux te parlent de leurs rêves profonds, alors qu’ils ne dorment même pas le dimanche.
  • N’hésite pas à les exposer délibérément à des situations difficiles. Par exemple, amène leur des serpents et des araignées, surtout s’ils sont anxieux et phobique. La surprise transforme souvent les plus grandes peurs en traumatismes. Et comme qui peut le plus peut le moins, ton client sera convaincu, après avoir surmonté le plus dur, qu’il peut affronter le plus mou.
  • Ne respecte jamais tes horaires de séances. Si ton client arrive à l’heure, dis-lui qu’il s’est trompé de jour. Ta mauvaise foi est un atout thérapeutique essentiel.
  • Confonds régulièrement les prénoms de tes clients. C’est efficace pour les faire sortir de leur ego personnel et de leurs problématiques d’attachement.
  • Évite les reformulations à l’identique, qui ont des résultats désastreux sur de nombreux thérapeutes (tu n’es pas un perroquet). Privilégie les déformulations. Par exemple, si un client te dit : « Je souhaite arrêter de fumer », Réponds-lui  « donc, si j’entends bien, tu ne souhaites pas prendre la parole en public, c’est bien ça ? »
  • Fais-toi toujours payer en début de séance. Tu pourras ainsi tester la mémoire de ton client en lui demandant de payer une seconde fois à la fin. S’il le fait, cela confirmera qu’il faut continuer le travail avec lui. S’il ne le fait pas, n’hésite pas à le menacer de tout raconter à sa famille.
  • Et quand ton client est trop bavard, installe-toi avec lui dans un parc et commence par lui couper l’herbe sous le pied en parlant de toi, de tes problèmes de couple et de prostate. Si tu es à court de sujets, raconte-lui les difficultés que tu as rencontrées avec ton précédent client très résistant, montre-toi perdu et désemparé, puis demande-lui conseil en le suppliant, car il est ton seul espoir.
    Le client, face à ta détresse, finira par oublier son problème.

Bien que la thérapie du persécuteur bienveillant soit encore contestée dans certains cercles qui trouvent que cette théorie du triangle inversé leur semble absurde à première vue (attendons la deuxième ) , elle ne l’est pas plus que la vie elle-même, qui est aussi merveilleuse.

Bien entendu, le Dr Namprak n’existe pas. Il est une illustration de mon post d’hier :

Comment devenir un auteur reconnu sans avoir écrit une ligne.

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L’industrie du développement personnel a connu une énorme croissance ces dernières décennies, avec des concepts tels que la loi de l’attraction, la pensée positive, le féminin sacré, les synchronicités, attirant des millions de personnes aspirant au bonheur, à l’abondance, et à la réussite.

Et puis, depuis quelques années une vague de critiques a commencé à s’abattre sur cette approche du bien-être, dénonçant un  énorme business, remettant en question son efficacité réelle et soulignant les graves dangers qui en découlent : quête sans fin de la perfection, déresponsabilisation, déréalisation, désengagement social, favorisation de l’ultra-individualisme et du fascisme, pour aboutir au final à un renforcement de la souffrance profonde qui amène de plus en plus de gens à entreprendre des thérapies.

Bon nombre de ceux qui critiquent aujourd’hui le développement personnel sont les mêmes qui autrefois le promouvaient avec enthousiasme sur leurs blogs, leurs stages et dans  leurs formations.

J’en fais partie.

 

J’ai longtemps cru que les outils du développement personnel m’aideraient à atteindre le bonheur, et à occulter une souffrance existentielle profonde amplifiée par la mort de ma mère.

C’est rassurant de croire que tu as le pouvoir de créer ta réalité par la seule force de ta pensée et de ton intention.

Que tu peux conformer le monde à tes désirs.

Et que l’Univers t’envoie tout un tas de signaux pour te rappeler qu’il a de grands desseins pour toi, et qu’il attend que tu valides ta connexion profonde avec lui pour révéler ta vraie nature divine.

J’ai eu l’impression que cela me faisait énormément de bien, jusqu’à ce que cette bombe à retardement m’explose à la figure. J’en ai parlé ici.

C’est douloureux de renoncer à une croyance qui t’a donné de l’espoir et de la joie.

Un peu comme le Père Noël.

Tu y as cru même quand plein d’indices venaient pointer ses incohérences.  

Tu as choisi de nier la réalité plutôt que de renoncer à ta croyance, et continuer à défendre son existence devant tes potes sarcastiques.
Jusqu’à ce que ça ne devienne plus tenable.

Alors, fièrement, tu as rejoint le camp des grands qui ne sont pas dupes des mensonges qu’on raconte aux enfants.

Et à ton tour, tu t’es moqué de cette arnaque qu’est le père Noel devant des enfants qui eux y croyaient encore.

C’est difficile de résister à la tentation de juger nos croyances passées à la lumière de nos convictions d’aujourd’hui.

Tout comme c’est tentant de vouloir donner des leçons à ceux qui n’ont pas encore emprunté le même chemin que toi.

Mais tes nouvelles croyances ne te rendent pas plus intelligent pour autant.

Paul de Tarse a combattu les païens après avoir rencontré Dieu sur son chemin de Damas, avec le même fanatisme qu’il combattait auparavant les chrétiens,

Il n’a pas évolué.

Changer de croyance ne signifie pas forcément évoluer, même si ça peut en donner l’illusion.

Évoluer implique d’inscrire ton parcours dans une perspective plus vaste, de t’interroger honnêtement sur les raisons pour lesquelles tu as cru dans ce que tu considères aujourd’hui comme des erreurs, sans te juger, pour développer ton discernement.

Cela t’aidera à mieux percevoir ta façon d’adhèrer à tes croyances actuelles, identifier ton fanatisme personnel, ton attirance pour les réponses claires ou tranchées, et questionner ton besoin d’avoir raison devant une réalité plus complexe que toutes les vérités auxquelles tu veux la faire correspondre.

Tu pourras ainsi choisir de manière responsable l’illusion qui te convient le mieux.

Et bien sur tu peux parfaitement utiliser ta créativité pour faire croire à tes gamins que le Père Noël existe, en laissant des traces plus ou moins propres, de son passage dans leurs chambres en pleine nuit.

En ayant l’impression que tu fais ça pour eux, parce que toi évidemment tu as grandi.  

Et parce que tes enfants t’aiment, et qu’ils ne veulent pas te décevoir, ils joueront le jeu, pour le plaisir de voir tes yeux briller de bonheur quand ils déchireront leurs emballages farcis de jouets en plastique fabriqués en Chine, et te laisser continuer à entretenir le droit à l’illusion.

 

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Souvent, ce qui t’empêche de te lancer dans l’écriture, ce sont tes attentes.

A vouloir écrire un truc parfait, ou améliorer continuellement ton travail, tu te retrouves dans une spirale sans fin, à ne jamais rien terminer.

Si tu es du genre perfectionniste comme moi, ou procrastinateur, tu peux trouver des parades en te fixant une discipline tenable, des contraintes extérieures stimulantes, ou lister tes critères concrets pour valider que ton travail est fini.

La plupart des gens ne connaissent pas leurs critères, se contentant d’un vague ressenti.

J’en parle plus précisément dans cet article : Quand est ce que c’est fini ?

Une des solutions que j’ai trouvées pour finir mes articles, a été de prendre une décision très simple.

En publier un par jour, pendant un mois

Celui que tu lis est le 145ème

Ce rendez-vous régulier avec mes lecteurs m’a fait énormément progresser. Ne trouvant plus le temps de trop réfléchir, de procrastiner, ou de viser la perfection, j’ai dû avancer.

Trente textes mal faits valent toujours mieux qu’un texte pas fait.

Cette décision a eu un impact révolutionnaire sur mon rapport à la création.

Désormais, je ne regarde plus mes publications comme des textes aboutis, mais comme les brouillons du suivant.

 

Cela m’a rendu beaucoup plus libre dans mon écriture. J’ai pu tester de rubriques nouvelles, prendre conscience des thématiques qui m’obsédaient le plus, et même donné envie d’écrire un livre, moi qui, jusque-là, n’avais jamais eu ce projet.

Un livre, qui à son tour, deviendra le brouillon du suivant.

Réévaluer tes attentes ne veut pas dire renoncer à tes exigences, mais penser davantage en long-terme.

Un texte qui ne te donne pas entière satisfaction, t’inspirera à écrire le suivant, et à trouver comment faire passer tes idées autrement.

Tu apprendras à devenir poète, à créer des rencontres inattendues entre les mots, pour que tes vérités atteignent le cœur de ton lecteur.

Cela ne se fera pas en une fois.

Tu découvriras alors que c’est dans cette recherche que se trouve la joie de l’écriture, quand tu transformes ton exaltation de trouver en bonheur de chercher.

Quand j’ai commencé à être formateur en hypnose, j’étais mort de trouille à l’idée d’animer une nouvelle journée, cherchant à tout maîtriser du premier coup.

Puis j’ai vu débarquer un nouveau collègue, très exigeant avec lui-même, et en recherche de perfection. Je lui ai demandé.

– Comment tu fais pour te préparer ?

Sa réponse m’a scotché.

– Je ne me prépare pas. Vu que de toute façon, je sais qu’il y a plein de trucs qui ne vont pas aller, je préfère me lancer en mode improvisation. Ensuite, je noterai tout ce qui n’a pas fonctionné, pour voir comment je pourrai l’améliorer.

La stratégie du brouillon ne s’applique pas seulement à l’écriture.

Je la trouve beaucoup plus utile que cette phrase  de Picasso : « Je ne cherche pas, je trouve »

Pense tes projets en termes d’essais.

Ça t’enlèvera une pression de fou.

Et tu seras surpris de ce que tu trouveras.  

Si ce qui te freine, c’est la peur des critiques et des jugements, rassure-toi : personne ne t’attend.

Le pire qu’il puisse t’arriver, c’est éventuellement que tes publications provoquent l’indifférence.

Ce sera alors pour toi un levier pour aller chercher ta différence.

Et quand les mauvaises critiques et les attaques viendront, ce que je te souhaite, tu apprendras à faire de tes haters tes meilleurs alliés.

Et si tes textes te semblent médiocres, rassure-toi : personne ne se souvient des mauvais écrits.

Les gens ne retiennent que ce qui est chouette.

Tes sources jailliront quand tu auras suffisamment sillonné ton terrain. 

Alors continue à semer tes brouillons dans le cœur de tes lecteurs.

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C’est compliqué de faire un film qui parle de soi.

En quoi le public se sentirait concerné par quelqu’un qui raconte sa propre histoire ?

Imagine que tu te retrouves à un enterrement de gens que tu ne connais pas.

Y a des étrangers qui pleurent, des enfants silencieux, et une famille dévastée.

En fonction de ton vécu, assister à un tel spectacle te semblera intime, impudique ou gênant, ou t’évoquera des situations de ta propre vie.

Mais ça te donnera pas pour autant envie de rejoindre cette procession.

Parce que c’est pas ton histoire.

Pour entrer dans un film, il faudrait que le réalisateur te donne envie que leur histoire devienne ton histoire, et que tu te veuilles faire suivre ce cortège.

Que tu ressentes de la tendresse, de la curiosité, de la surprise ou du désir pour certains membres de ta nouvelle famille, que tu te reconnaisses en eux, ou qu’ayant accès à certains de leur secrets, tu aies envie de t’impliquer.

Bref, que tu traverses  cet écran qui te sépare d’eux, pour rejoindre le cortège des invisibles.

C’est ce que j’ai voulu faire :  Filmer l’enterrement de ma mère et les jours qui ont suivi, comme le début d’un film que le public aurait envie de voir.

Trois ans plus tard, j’avais soigneusement rangé ce projet dans mon cimetière des films inachevés.

Non seulement, le souvenir de ce tournage me faisait mal, et ravivait la souffrance de la perte de ma mère, mais ce montage inabouti avait le gout amer de l’échec artistique.

Je n’avais pas trouvé l’angle pour faire de mon histoire personnelle un récit.  Dans ma procession, il n’y avait ni mafieux, ni top-models, ni super-héros, ni invisibles.

Juste des errants déboussolés face à un avenir incertain.

J’en étais arrivé à une décision radicale. Enterrer ce projet

Mais cet avorton de film s’inscrivait dans une longue liste de projet inachevés,  qui m’avait conduit à me rendre à l’évidence : depuis, la sortie de mon premier long-métrage en 2012, je n’étais plus allé au bout d’aucun de mes projets.

Et j’ai commencé à considérer l’inenvisageable.

Abandonner ce métier.

Jusque là, je m’étais toujours considéré comme cinéaste.

Le cinéma était devenu ma langue d’adoption depuis que j’avais décidé à 18 ans, de m’y consacrer pleinement, trouvant la force de tenir tête à mes parents, refusant la voie scientifique qu’ils rêvaient de me voir emprunter.

Ce refuge était devenu mon radeau de la méduse face à mes blocages relationnels, ma timidité maladive, ma peur de m’exprimer devant les autres, et mon sentiment d’impuissance devant à un monde sur lequel je n’avais  aucune prise.

Je me suis senti accueilli dans ce drôle d’univers ou des gens transformaient leurs rêves en réalité. 

Dialoguant avec les spectres de mes cinéastes favoris, dévorant leurs biographies, analysant leurs films plan par plan, je m’imaginais faire partie de cette tribu de créateurs de mondes parallèles.

J’avais enfin trouvé un endroit où mes délires et mes différences ne s’appelaient plus bizarreries ou handicap, mais liberté créatrice et originalité.

Mon admission à l’école nationale du cinéma, est venue conforter mon statut, et rassurer mes parents inquiets pour mon avenir.

Désormais adoubé par des professionnels, j’avais un domaine d’expertise pour me donner une contenance, et justifier mon existence.

Jusqu’à ce que la réalité vienne brutalement faire exploser cette fiction.

Tout cela n’était qu’une illusion.

Malgré la terreur et le déni, j’ai du me rendre à l’évidence. Je n’étais pas fichu de faire partie de la tribu des raconteur d’histoires.

Alors, j’ai sorti ma pelle et mon râteau, et dit adieu à mes rêves de carrière cinématographique.

J’ai redouté l’effondrement. Je n’avais plus ni ma mère, ni ma principale raison de vivre.

Après avoir rencontré le vide, le désarroi, et le chaos, j’ai découvert stupéfait, que de l’autre côté de ma plus grande peur, il y avait encore la vie.   

Ça a été un soulagement inattendu. 

Débarrassé de toute cette pression que je m’étais infligée depuis des années, à devoir produire des œuvres mémorables, j’ai senti mes angoisses disparaître.

C’est à ce moment là que j’ai recroisé Benoit, un vieux pote monteur de films avec qui j’avais sympathisé quelques années plus tôt.

– T’es sérieux  Namir ? T’as vraiment arrêté

– Oui oui, le cinéma c’est fini, je travaille dans l’hypnose maintenant, et franchement ça me va très bien.

– Bon, si c’est mieux pour toi. Mais franchement… je veux dire… j’ai vu ton premier film…  Y a du cinéma la dedans….  je dis pas ça pour pour te flatter mais… pour moi, t’as vraiment quelque chose a faire dans le cinéma…

Alors,  comme un vieux démon qui remonte à la surface, j’ai pas pu m’empêcher de lui glisser quelques mots à propos de ma dernière tentative cinématographique. 

– C’était un réflexe de survie. J’avais besoin de me distancier de la mort de ma mère. J’ai filmé son absence, le vide qu’elle laissait.  Et puis, j’ai commencé à imaginer que je pouvais utiliser les images que j’avais tournée d’elle pour la faire revenir…. Un peu comme si  dans ce monde parallèle, elle était encore vivante, et que nous, sans le savoir, nous étions….

Benoit m’a interrompu.

– T’as les rushes là?

– Bah ouais. j’ai même fait un prémontage.

-Y a moyen que je regarde ?

– Si tu veux, mais je suis pas sur que ça soit vraiment intéressant.

 

Tu parles. Je jubilais. Je savais que Benoît me dirait ce qu’il en pensait, en toute franchise.

Je l’ai observé, les yeux rivés sur l’écran devant les séquences de l’enterrement, devant mes entretiens maladroit avec mon père dans l’appartement de Boulogne, devant mes enfants face aux images de leur grand-mère, et devant mes tentatives de ressusciter ma mère.

A ses côtés, je redécouvrais ce film que j’avais tourné, commençant enfin comprendre, avec lui, ce que j’avais voulu y raconter.

A la fin de la projection, je me suis tourné vers Benoit, comme un gosse qui attend l’approbation de son maître.

-Tu crois que ça peut faire un film ?

Et dans le silence de ses yeux, j’ai vu qu’il avait déjà rejoint le cortège des invisibles.

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Dans mon article précédent, je te parlais de faire la distinction entre ce que tu écris pour toi, et ce que tu écris pour les autres.

Il y a un an, quand j’ai lancé ce blog, j’écrivais quotidiennement depuis des années. Je noircissais des dizaines de cahiers, sans oser partager mes textes.

Je ne me relisais même pas, destinant secrètement mes pages à un moi du futur, espérant qu’il y découvre un jour avec, une trace de celui que j’avais été.

En t’écrivant, je réalise que je n’ai jamais pris le temps d’imaginer à quoi ressemblait ce moi du futur.

 

 

Il y a des auteurs qui écrivent depuis leur curiosité. Ils questionnent le monde environnant, et nous aident à le comprendre. Ils sont journalistes, chercheurs, philosophes, documentaristes.

D’autres livrent leurs connaissances, pour transmettre et diffuser leur savoir. Ce sont des experts.

D’autres encore, s’expriment depuis leur imaginaire, ceux-là sont des conteurs. Certains écrivent aussi depuis l’Au-delà. On retrouve parmi eux des poètes, des illuminés, des prophètes et des gourous.

D’autres crient depuis leurs failles et leurs blessures. Ces alchimistes font surgir de leurs histoires personnelles des vérités intemporelles.

C’est sans doute ici que je me retrouve le plus.

Souvent le conseil qu’on donne à ceux qui veulent partager leurs écrits, c’est d’identifier leur cible, ce lecteur dont il faudrait connaître les besoins et les peurs pour l’accrocher.

Le risque c’est de te retrouver à écrire des textes impersonnels, ou éventuellement malins, qui donnent envie à ce lecteur de te suivre ou d’acheter tes produits, que ça marche, mais que tu n’y trouves aucun accomplissement.

Parce qu’il te manque une étape.

Avant de te demander pour qui tu écris, ou même pour quoi tu écris, il y a une autre question qui m’a beaucoup aidée, et que je te partage aujourd’hui.

Depuis où tu écris ?

Si tu écris parce que tu veux partager et transmettre tes connaissances, quel endroit de toi viens-tu nourrir en faisant cela ?

C’est là que se trouve ton moteur.  

Peut-être que tu trouveras que ton besoin de partager est alimenté par la peur de l’enfant perdu sur une planète qu’il ne comprend pas, par l’excitation du sportif au moment du passage de relai, par les hurlements du nourrisson séparé d’une matrice qu’il ne voulait pas quitter, par l’émerveillement sacré du sage devant la force du vivant, ou par le désir de révérence de l’élève qui veut honorer son maître.

Cherche.

En te rencontrant, tu éviteras de te faire passer pour ce que tu n’es pas.
De te prétendre expert d’un domaine que tu ne maitrises pas vraiment.

De vouloir prouver quelque chose auquel tu ne crois pas.

De vouloir écrire pour un lecteur que tu n’aimes pas.

Tu seras vrai.

Et tu trouveras ton lecteur, dans cet endroit depuis lequel tu écris.

Tu écris moins pour les autres, que pour ce toi que tu as été, que tu es, où que tu seras.

Pour cet enfant perdu dans la cour de récré, pour cet adolescent timide et coincé devant les filles, ce mari endormi à côté de ses émotions, cet adulte orphelin devant le cercueil de son père, ce Croyant en colère face au silence de son Dieu.

Commence donc par écrire pour les tiens, pour ces fantômes que tu aimes, que tu as envie d’aimer, ou que tu n’arrives pas encore à aimer.

Raconte leur votre histoire, de mille manières différentes, jusqu’à ce qu’enfin ils se reconnaissent dedans, et que ton ecriture les aide à voir la lumière.

 

Et ce qui t’aidera le mieux à le faire, c’est de partager tes écrits.

Publie les sur tes réseaux sociaux, ton blog, dans un cercle d’écriture ou ailleurs.

Ne t’inquiète ni des critiques, ni de l’indifférence.

Si tes écrits sont mauvais, les gens les oublieront, et tu pourras continuer à progresser.

Si tu croises sur ta route des gens qui se moquent de toi, remercie les : leurs railleries t’aideront à te détacher de la peur de déplaire, et affirmer davantage encore ta propre voie.

j’ai compris depuis ou j’écrivais, il y a moins d’un an, quand après avoir relu certains de mes cahiers j’ai ressenti un frisson quand au cœur de ma propre histoire j’y ai perçu ce qui s’exprimait au-delà de moi.

C’était fugace. Parfois au détour d’une phrase, je tressaillais, quand mon écriture effleurait un fragment de vérité brute, de poésie sauvage, de violence destructrice, ou de beauté foudroyante.

Parfois, tu sais une seule phrase suffit à donner toute sa valeur à ton texte.

J’ai perçu alors que j’écrivais depuis mon désir profond de connexion, masqué derrière ma peur d’être rejeté.

Ce désir n’était pas nourri. Il me manquait un lecteur.

C’est ce qui m’a décidé à poster mon premier article de blog.

 

Alors poste tes écrits.

Un jour, ton histoire viendra toucher le cœur de quelqu’un, pour qui tu seras un guide, un phare dans la nuit.

Quelqu’un qui se reconnaîtra dans tes mots, dans ta différence.

Quelqu’un qui ressemblera à celui ou celle que tu as été.

Ce quelqu’un sera ton lecteur.

Inutile de le chercher.

Il te trouvera.

Sauf si tu refuses de te montrer.

Dans un prochain article, je te parlerai de ce qui m’aide la plus à écrire régulièrement, en attendant, je serai vraiment curieux de découvrir où cette question t’emmène quand tu explores depuis où tu écris.

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Parmi les gens en quête d’évolution personnelle, il y a deux catégories :

Ceux qui aimeraient écrire.

Et ceux qui écrivent.

L’écriture n’est pas uniquement destinée à produire des contenus. Elle est aussi un outil de connaissance de toi et d’exploration très puissant.

Après bientôt 150 articles et quelques années consacrées à une pratique quotidienne de l’écriture, j’aimerais te partager ici quelques uns de mes secrets.

Tout d’abord, commence par différencier ce que tu écris  pour toi, et ce que tu veux partager aux autres.

Ce que tu écris pour toi, ce sont tes notes personnelles, tes réflexions, tes pages du matin, tes brouillons, ton journal. C’est ton jardin secret. Cet espace où tu peux te poser, te regarder en face, discuter en toute franchise avec toi-même, te questionner, vider ton sac, faire ton bilan, ou noter tes idées.

C’est un moment où tu apprends à te connaître vraiment.

Le but premier de cette écriture là, c’est ton propre bien-être.

Mais tu verras qu’elle a aussi un autre bénéfice inattendu.

La méthode la plus efficace pour te lancer consiste à mettre un minuteur. Quelques minutes suffisent. Et écris spontanément sur ce qui te vient. 

Ce procédé m’a tellement libéré, que j’en ai fait un  programme en ligne avec plein de propositions ludiques pour débloquer l’écriture, te désinhiber, et rencontrer des espaces de créativité tout en t’amusant.

Parce qu’écrire, ça peut aussi être très marrant.

On croit souvent que la liberté est une source d’inspiration pour les auteurs. Elle est surtout une source d’angoisses. Il n’y a rien de plus terrifiant que de te retrouver devant l’espace infini des possibles. Essaye de planter une graine dans le cosmos en espérant qu’un arbre y pousse.

Alors que si je te donne deux minutes pour dessiner un mouton, ou écrire ce qui te passes par la tête, tu verras, c’est beaucoup plus simple.

Les contraintes de temps sont de formidables stimulants pour la création.

 

Si tu ne sais pas quoi écrire, et bien commence par écrire que tu ne sais pas quoi écrire, raconte ta difficulté, comment ça se passe pour toi, dans ta tête, ton corps, et raconte comment tu fais pour ne pas réussir à écrire.

En fait, écris n’importe quoi.

L’important, c’est de ne pas laisser le temps à tes jugements, à tes attentes et tes exigences de te paralyser.

Tu verras que très rapidement, des idées arrivent.

Si tu trouves que ce que t’écris est sans intérêt, ne te soucie pas de cette injonction à vouloir écrire quelque chose d’intéressant, et continue.

Là aussi, c’est quand tu acceptes que t’as aussi le droit d’écrire de la merde, que tu peux te surprendre toi-même. Et plutôt que de chercher à être original ou intéressant à travers ton écriture, sois intéressé. Décris ce qui t’intéresse chez les autres ou chez toi, et pourquoi ça t’intéresse.  

Surtout si ce sont des trucs futiles, honteux ou inavouables.

Interroge aussi ce qui t’ennuie profondément et ce qui fait que cela t’ennuie autant.

Quand j’écris, j’utilise pas mal d’outils comme la météo intérieure, les phrases magiques, le dialogue secret, ou les questions inspirantes.

Parmi mes centaines de questions inspirantes, j’adore en piocher une et y consacrer quelques pages d’écriture spontanées.

Il peut y avoir des questions comme :

– Qu’est ce que tu n’oses pas écrire sur toi, ou que t’aurais honte que d’autres lisent ou découvrent ?

– Quelles sont les choses que tu n’assumes pas devant les autres, ou que tu  cherches encore à te cacher à toi-même ?

– Quelles sont les attentes que t’as et que t’aimerais ne plus avoir ?

– Quels âges as-tu ? (note bien le pluriel)

– Si X pouvait prendre la parole aujourd’hui, il te dirait quoi ?  (tu peux remplacer X par ce que tu veux : ton sexe, ton connard intérieur, ta peur d’écrire, ton cousin Paul, le fantôme de ta grand-mère, tes jugements)

L’important, c’est de t’autoriser à tout oser.

Avec le temps, tu parviendras à accueillir ce qui émerge, sans jugement.  Et rassure-toi : personne ne lira jamais ce que tu écris, et tu peux même brûler tes papiers juste après.

Et si tu sens que ton auto-censure prend les rênes de ton écriture, ne lutte pas contre elle. Au contraire, accueille là, donne lui le stylo, demande lui d’écrire un texte, et écoute tout ce qu’elle a à te dire.

Elle a peut-être aussi besoin d’être entendue.

Alors consacre lui le temps dont elle a besoin, avant de passer à la suite.

Tu verras que cette écriture là, parce que tu n’y mets aucun enjeu, deviendra le terreau fertile sur lequel pousseront les beaux arbres, ceux dont tu pourras cueillir les fruits.

Ceux qui donneront aussi le bois à partir desquels tu apprendras à fabriquer des violons. 

Parfois dans cette matière intime, inavouable, il m’arrive de trouver des idées qui deviennent ensuite des articles, alors  que ce n’était pas mon but premier.

Certains articles de ce blog ont émergé comme cela.

Ensuite, comme je te le disais, il y a l’autre écriture, celle que tu destines à ton lecteur, et qui pour cette raison est parfois si effrayante.

Parce qu’elle est chargée de tes enjeux et de tes attentes.

Je t’en parle dans un prochain article.

En attendant, n’hésite pas à tester mes propositions d’écriture, et à me dire ce qu’elles t’ont inspiré .

 

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Il y a quelques temps, j’avais animé une conférence intitulée « le connard intérieur », qui avait suscité pas mal de réactions.

Derrière ce titre, volontairement provocateur, j’y développais l’idée que nous avons tous une face cachée, une zone d’ombre qui nous fait honte, que l’on n’assume pas, ou que l’on juge négativement, parce qu’elle désire exprimer des trucs inavouables, obscènes, interdits, violents ou tout simplement non conformes à ce que l’on veut montrer de nous.

On a tous un connard ou une connasse intérieur(e).

Il se trouve généralement à l’exact opposé de ce que tu cherches à montrer de toi.

Ainsi, si tu es du style à revendiquer ton côté cash, cynique, grande gueule, antipathique, ou assertif, il est probable que ton connard intérieur corresponde à un côté profondément gentil, naïf, idéaliste, craintif, ou autre chose que tu ne peux pas assumer de toi.

Mon hypothèse est que la violence de ce connard est proportionnelle à la force avec laquelle tu le rejettes, ou le refoules. Et qu’en reconnaissant son existence cela t’amène, certes après une bonne secousse émotionnelle, vers un plus grand l’apaisement et une meilleure acceptation de qui tu es.

Dans ma formation en ligne, je propose un exercice d’écriture hypnotique assez intense, qui consiste à donner la parole à ce connard intérieur, en lui offrant un espace de non-jugement, dans lequel il peut exprimer librement tout ce qu’il ou elle a au fond du cœur.

Le résultat est souvent très libérateur et surprenant. Surtout lorsque tu prends conscience de la souffrance et du besoin d’amour exprimé par ton connard intérieur.Un peu comme dans tous ces films où le héros découvre que celui qu’il prenait pour un ennemi, et qu’il combattait était en fait un super allié, plein de ressources avec lequel il pouvait faire équipe, et qu’il fallait juste qu’il prenne le temps de le rencontrer.

Je suis souvent perçu comme quelqu’un de doux, tolérant, à l’écoute, et qui évite la confrontation.

Mon connard intérieur se trouve à l’inverse de cette façade, c’est à dire dans le réservoir de mes colère contenues, que j’essaye d’étouffer par tous les moyens, parce que je les juge inacceptables.

Souffler sur les braises de la colère en cherchant à éteindre l’incendie fait souvent basculer dans une violence sur laquelle tu n’as aucun contrôle.

Explosions d’humeur, pétages de plombs, agressivité, humour blessant, froideur, comportements d’auto-sabotage.

Je connais bien.

Rencontrer mon connard intérieur m’a aidé à mieux me connaître, à m’aimer davantage, et à être plus indulgent avec moi-même.

J’avais cru bon d’étouffer l’expression de mes besoins et de mes désirs, par peur d’être rejeté ou abandonné des autres. Et je découvrai que mon connard intérieur n’était rien d’autre que le gardien loyal de tous mes besoins non exprimés.

J’en suis même venu à questionner la pertinence du terme « connard »

Car cela ne fait pas de toi un connard que de poser tes limites, de t’affirmer, dire non à ce qui ne te va pas, te différencier et risquer d’etre banni de ta tribu.

Avoir le courage de ne pas te conformer aux attentes des autres, accepter de ne pas être aimé par tout le monde, te défaire d’une relation qui ne te convient pas même si cela risque de blesser ton ou ta partenaire, n’est ni mal, ni honteux. C’est même peut-être l’expression la plus noble de ton intégrité et de ton sens de la responsabilité.

Aujourd’hui, plutot que de lutter contre mon connard intérieur, j’en fais la source de mon écriture.

Je puise ma force dans ce réservoir de colère et de violence, pour la mettre au service de ce en quoi je crois.

C’est depuis cette énergie que je t’écris aujourd’hui, animé par le désir de t’inspirer à te regarder davantage avec amour, et à découvrir que tes véritables forces se situent peut-être dans ce que tu rejettes de toi.

Tu sais, dans les bonnes histoires, quand ton adversaire initial se révèle être un super allié, tu découvres alors qui est le véritable « méchant ».

Celui que tu pensais être ton meilleur ami, qui te faisait croire cela, et qui cherchait à te contrôler ou te manipuler, pour servir ses intérêts.

C’est cet aspect de toi, en apparence gentil et tolérant qui, agissant au nom du bien et de principes supérieurs, juge et rejette ton connard intérieur, en t’empêchant de le voir comme ton réservoir de puissance.

Alors, après avoir appris à aimer ton connard intérieur, (parce que finalement aimer ses amis, c’est à la portée de tout le monde) il te reste maintenant à découvrir comment ouvrir tes bras et ton cœur et apprendre à accueillir sans la juger cette part de toi qui, pour l’instant, ne t’aime pas tel que tu es.

Et c’est là que se trouve le chemin le plus difficile.

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Novembre 2011.

Ma mère, mon père et moi sommes au Qatar, entourés d’une centaine de spectateurs.

Dans quelques instants, va démarrer la première projection publique de « La Vierge, les Coptes et moi ». C’est mon premier long-métrage, il concourt dans la compétition officielle du festival de Doha.

Et ma mère en est le personnage central.

Elle ignore encore que le film contient des scènes tournées à son insu dans lesquelles on la voit me hurler dessus, m’insulter, m’interdisant de me rendre au village pour filmer notre famille, et me menacer même d’un procès si jamais je ne lui obéis pas.

Pour la préparer au mieux à la découverte du film, et endormir ses éventuelles résistances, je m’étais assuré que le festival l’accueillerait dans les meilleures conditions : voyage en 1ere classe, hôtel 5 étoiles, voiture avec chauffeur, et surtout je voulais qu’elle découvre le film dans une salle de cinéma, en présence d’un vrai public et d’un jury de professionnels.

Même si j’appréhendais les réactions de ma mère, j’étais confiant, et heureux de lui offrir ce cadeau.

Dès les premières minutes, des rires ont fusé dans le public.

Quand le personnage de ma mère est apparu sur l’écran, toute la salle hurlait de rire.

J’ai guetté discrètement les réactions de ma mère. Elle restait silencieuse.

Puis à la fin de la projection, lorsque les lumières se sont rallumées, elle s’est tournée vers moi.

-Tu t’es bien foutu de moi.

Ses yeux brillaient.

– Comme tu ne m’as fait signer aucun contrat, je vais te réclamer un maximum de royalties. Parce que la vraie star de ton film, c’est moi.

Et nous avons rigolé.

La suite a été un conte de fée.

Standing ovation. Grand Prix du Jury.

Et une pluie de récompenses et de critiques positives s’ensuivit.

J’avais rarement vu ma mère aussi heureuse.

L’aventure du film nous avait rapproché. Jamais nous n’avions été aussi complices.

Ma mère était heureuse de la réussite de mon film, et qu’il me donne enfin accès à une vraie reconnaissance professionnelle, après tant d’années de galères.

A cela s’ajoutait sa satisfaction d’être devenue l’héroïne d’un film, de recevoir plein d’éloges, et de messages d’admiration de la part du public.

Après être allée en Égypte défendre le film, elle s’apprêtait à devenir l’ambassadrice du film dans le monde entier.
Après cette consécration, la perspective d’un avenir joyeux s’ouvrait devant nous.

C’était sans compter sur ces imprévus dont la vie a le secret, nous rappelant toujours quand nous croyons l’avoir oublié, que nous nous ne sommes pas les auteurs du scénario que nous croyons écrire.

Une visite médicale pour des douleurs à l’oreille. Des examens. Et la découverte d’un cancer de la langue, en phase 3.

Trop tard pour faire de la radiothérapie. Il ne restait plus que la chimio.

Les festivals et les chaines de radio réclamaient ma mère.

Ne pouvant se rendre aux invitations, à cause de son traitement, je la filmais parfois dans des vidéos que le public était heureux de découvrir.

Certains ironisaient sur le film, qui selon eux, aurait du s’appeler : « la Vierge, ma mère et moi »

Dans cette période d’euphorie et d’enthousiasme, ma mère a commencé à se rêver actrice, exprimant son désir de participer à mes prochains projets. Et moi, porté par cet élan créatif, et minimisant les inquiétudes concernant son état de santé, j’avais évoqué en riant l’idée de développer un nouveau film avec elle.

J’ai commencé à écrire une comédie égyptienne que je pensais finir rapidement.

Mon désir était simple : Faire rire ma mère le jour de la projection.

Mais la maladie a avancé plus vite que mon écriture.

Face à mes angoisses d’auteur incapable de terminer mon scénario, se rajoutait désormais la peur que ma mère ne puisse pas découvrir ce nouveau film.

J’ai changé de cap plusieurs fois, développé plusieurs idées de comédies.

Jusqu’au moment ou j’ai compris que ce ne serait plus possible.

Je n’y arriverai pas.

 

Ma mère était désormais en soins palliatifs, épuisée, a bout de forces, après quatre années de combat.

Elle si joyeuse et bavarde, n’arrivait plus à parler distinctement.

Et moi, j’étais toujours empêtré dans mes histoires, et mes scénarios sans fin.

Un jour, puisant dans ses dernières ressources, elle m’a fait cette demande :

– Namir, je veux qu’on projette notre film, à l’hôpital, pour le personnel.

Je me suis jeté sur cette mission. Plusieurs infirmières ont accepté la proposition avec enthousiasme, et nous avons alors calé une date pour cette ultime projection.

Le jour venu, aucune infirmière n’était disponible, toutes accaparées par les imprévus et les impératifs de l’hôpital. Et la séance s’est transformée en projection privée.

Mon père, ma sœur, un couple d’amis, et moi, entourions ma mère, partageant avec elle un moment plein de vitalité et de jubilation dans sa dernière demeure.

Ma mère a revu une dernière fois, à travers cet écran qui sépare les mondes d’hier et d’aujourd’hui, le village de son enfance, ses sœurs, sa mère décédée deux ans plus tôt, le tout ponctué par nos commentaires joyeux.

Malgré sa faiblesse et son épuisement, elle a souri, avant de s’endormir heureuse et apaisée.

Je suis rentré chez moi ce soir là avec un sentiment d’accomplissement.

Quelque chose me disait que si ma mère mourait cette nuit là, elle partirait dans la joie d’un vrai moment d’amour partagé. 

J’ai réalisé à quel point j’avais eu la chance de pouvoir faire ce film avec elle. Et qu’à travers cette projection, je lui avais peut-être renvoyé tout l’amour et l’énergie qu’elle m’avait donner, en m’aidant à faire ce film, malgré son attitude en apparence hostile.

La boucle était bouclée.

Et puis est arrivé l’appel fatidique.

J’avais beau m’y attendre, tout s’est emballé.

J’ai eu un dernier sursaut.

Le souvenir de cette promesse faite à ma mère.

Faire un nouveau film ensemble.

Alors, comme pour conjurer le sort, et repousser les frontières du chaos, j’ai rappelé mon équipe. Et je les ai convaincus de venir filmer les funérailles.

Ce n’était pas forcément ce scénario là que j’avais prévu d’écrire, mais je voulais me convaincre que de là ou elle était, ma mère assisterait à la projection de ce nouveau film.

Et que peut-être même, j’arriverais encore à la faire rire.

J’ignorais encore où cette improbable aventure allait me mener.

Si cet article t’a plu, pense à t’abonner à mon blog.

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Cher lecteur,

D’après Jeff Goins, auteur de The Art of Work, il existe cinq types de blogueurs :

  • Le blogueur artiste.
    Celui qui écrit parce qu’il aime la beauté
  • Le blogueur prophète.
    Celui qui nous révèle des vérités sur le monde, ou sur lui-même.
  • Le blogueur journaliste.
    Naturellement curieux, il se pose plein de questions, cherche des réponses en faisant un travail d’investigation, et partage ses résultats avec son public
  • Le blogueur professeur.
    Il décortique des sujets complexes, pour les rendre accessibles au lecteur.
  • Le blogueur star.
    Le type de blogueur auquel le lecteur aimerait ressembler ou rencontrer en vrai.

Quand je regarde ce que j’écris à la lumière de ces différentes catégories, j’avoue avoir du mal à me retrouver complètement dans l’une d’elles. Probablement parce que j’oscille parfois entre l’artiste, le prophète et le professeur.

Dans mon blog, je te partage surtout des expériences personnelles qui m’ont fait évoluer ou réfléchir sur ma place dans le monde, sur le sens de la vie, sur mon rapport aux autres, à travers des sujets comme la famille, la mort, la création, et l’accompagnement.

J’écris d’abord parce que j’ai besoin d’être entendu. Pour ordonner le chaos dans ma tête. Et aussi pour une raison bizarre : j’ai peur d’oublier d’où je viens. Comme si on m’avait confié la lourde mission de me souvenir, et de devoir honorer l’histoire familiale, moi, enfant de l’exil, fils d’une famille de paysans coptes de Haute-Egypte.
Et je ne sais pas  qui m’a donné ce devoir, ni s’il me convient.

Rien qu’en écrivant cela, j’ai un sentiment de tristesse et de nostalgie qui monte.

Mais si je te partage mes écrits dans mon blog, c’est aussi dans l’espoir de t’inspirer, comme j’ai moi-même été inspiré par d’autres à te défaire de tes masques. J’espère que toi aussi, un jour tu oseras te raconter dans ta singularité, et qu’ensemble, nous fassions partie de la même équipe de passeurs de relais, celle des héritiers du Grand Scribe.  

Et qu’à ton tour, un jour, tu puisses écrire, et inspirer d’autres gens à se révéler, et donner ainsi un peu plus de liberté, d’amour et d’enchantement à notre monde.

Si je devais trouver un message ou une philosophie dans mes écrits, ce serait quelque chose comme « apprends à t’accepter, et à oser être toi », c’est à dire te connaitre, être vrai, et décider de ce que tu fais avec ta peur de ne pas être aimé, avec tes tendances à te conformer aux attentes des autres pour éviter de les décevoir, ou de passer pour un connard ou une connasse à leurs yeux. Et aux tiens, par ricochet.

Même s’il y a encore des sujets que je n’ose pas encore aborder, ce blog m’aide à réfléchir sur qui je suis, à accepter mes peurs et à évoluer.

Parfois aussi, j’y partage des textes de fictions, ou des formes plus poétiques en essayant d’écrire librement. De questionner souvent. Et de penser autrement. »

Et parmi les choses qui m’aident le plus à évoluer, il y a tes retours, à toi lecteur, sur mes écrits.

 Et cela m’amène à te demander :  

Qu’est ce qui fait que tu lis mon blog ? 

Qu’est ce que ça t’apporte ? Qu’y trouves tu ?

Et je te remercie déjà de tes réponses.

Si cet article t’a plu, pense à t’abonner à mon blog.

Et jette un oeil à ces deux articles là :